Si l’État a toujours eu du mal à recenser le nombre de ses fonctionnaires, en revanche, il connaît avec exactitude le nombre de ses ressortissants français ou étrangers (résidant en France) partis faire le djihad en Syrie et en Irak : 930 (plus 36 décédés là-bas), c’est le plus gros bataillon des djihadistes occidentaux devant le Royaume-Uni, l’Allemagne et la Belgique.
Le ministère de l’Intérieur s’est ainsi donné deux objectifs : empêcher ces jeunes de partir – la plate-forme téléphonique aurait évité le départ de 70 personnes – et la mise en place d’un traitement judiciaire rapide vis-à-vis des combattants qui reviennent en France. Il concerne actuellement 350 individus parmi lesquels 113 ont été arrêtés, 21 sont écroués et 74 ont été mis en examen. Quelle précision !
Quand le bon sens pencherait plutôt pour laisser partir ces djihadistes – en mal de « romantisme juvénile », selon l’avocat Nicolas Gardères – et leur interdire de rentrer – pour assurer la sécurité du pays. Parce qu’il est« résolument de gauche », Bernard Cazeneuve estime que ce serait remettre en cause les libertés acquises par des générations de républicains, de réformistes, de progressistes, et faire un cadeau extraordinaire au terrorisme dont le premier objectif est précisément de remettre en cause ces libertés.
Un peu comme face à un tueur armé, l’agressé – parce qu’il est contre les armes – refuserait le pistolet proposé pour se défendre…
Le principe « des libertés » érigé en idéologie au mépris de la réalité aboutit à sacrifier les individus au nom d’un concept. La défense des idées avant celle des êtres humains, c’est ce qui rend monstrueux les propos de Bernard Cazeneuve.
Posture politico-idéologique d’autant plus insoutenable puisque, à leur retour d’Irak ou de Syrie, ces jeunes « sans profil prédéterminé » auront été particulièrement formés pour commettre des attentats en France, souligne (sur France 2) le patron de l’Unité de coordination de lutte anti-terroriste (l’UCLA). En outre, une partie de ces jeunes n’ayant pas été sélectionnés pour aller sur le terrain mais cantonnés à des fonctions subalternes, précise Loïc Garnier, on peut imaginer leur degré de frustration une fois de retour au pays.
D’ailleurs, c’est avec « une vraie volonté, une vraie intention » qu’ils projettent des attentats en France. Et quand on sait que la prison est le lieu principal de radicalisation, la présence actuelle des 21 djihadistes revenus de l’EIIL effraie.
Aussi, face à un islam aux volontés hégémoniques de plus en plus impossible à occulter, certains, comme Laurent Fabius, recommandent de ne plus parler d’État islamique mais d’égorgeurs de Daech. D’autres, comme Jean-Luc Mélenchon, préfèrent évoquer des « bandes armées qui participent à une guerre civile ». « Franchement, quels guerriers ! » s’enthousiasme, de son côté, Philippe Randa. « Le groupe EI n’a rien à voir avec la religion des musulmans », entend-on sur le site pour enfants « 1 jour, 1 actu ».
Ben oui, il faut bien justifier le retour des romantiques en mal de sensations et faire oublier que l’islam, c’est aussi cela.
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