0’35: (Avocate?) « Ils n’ont pas été extrêmement courtois à son encontre, c’est vrai.. »
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Sur le fond, l’affaire peut s’apparenter au « gang des barbares », à la différence que la victime n’est pas morte. On entraîne un jeune dans une cave et on lui fait subir toute une série de sévices, avec une désinvolture glaçante, sans réel motif.
Ce mercredi, quatre jeunes dunkerquois mineurs au moment des faits ont été jugés dans ce dossier qui avait été ouvert sur une qualification criminelle d’actes de torture et de barbarie, avant d’être correctionnalisé.
Le 29 mars 2012, vers 16 h, Vincent, un jeune homme de 18 ans est entraîné de force par quatre mineurs âgés de 14 à 16 ans, dans une cave de la rue Poincaré. Il y restera près de six heures.
Il est déshabillé, se retrouve ligoté, en slip. On lui enfonce une chaussette dans la bouche pour étouffer les cris.
Les sévices peuvent commencer : on lui brûle le corps avec des cigarettes et des briquets, on le frappe au visage avec les pieds, avec les poings, on lui entaille les chairs avec un cutter. L’un des agresseurs ira jusqu’à graver des initiales au cutter sur le corps de la victime.
Vincent a été libéré de cette « cave aux châtiments » dans la soirée, vivant, mais complètement démoli. Physiquement, il était méconnaissable. Psychiquement, il ne s’en remettra probablement jamais.
Les quatre mineurs, reconnus coupables ce mercredi pour tous ces actes, avaient fait preuve d’une désinvolture inquiétante, lorsqu’ils avaient été placés en garde à vue, quelques jours après les faits, prenant cette affaire à la rigolade, fanfaronnant, enfonçant encore un peu plus leur victime. À aucun moment, ils n’ont exprimé la moindre empathie pour leur souffre-douleur.
L’un des meneurs, un petit caïd décrit par les experts comme ayant des traits de psychopathie prononcés et présentant une réelle dangerosité, ancré dans la violence, sans garde-fou, avait mis un coup de tête au policier qui l’escortait devant le juge d’instruction.
Il n’avait pas hésité à cracher sur la victime et à l’insulter, juste avant la confrontation dans le bureau du juge.
[...] Celui décrit comme le meneur et le plus violent des quatre comparaissait détenu. Il a été condamné à trois ans de prison dont dix-huit mois avec sursis mise à l’épreuve pendant trois ans. Il est ressorti libre de l’audience.
Le deuxième meneur de cette affaire écope de trois ans de prison dont vingt-deux mois avec sursis mise à l’épreuve. Lui aussi détenu avant l’audience, il est ressorti libre.
Les deux autres protagonistes, un peu moins impliqués, qui se sont laissés entraîner dans cette spirale de violences, écopent respectivement de trois ans dont vingt-six mois avec sursis mise à l’épreuve et deux ans dont dix-huit mois avec sursis mise à l‘épreuve. Eux aussi ne sont plus incarcérés. [...]