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david MIEGE
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1 mai 2014 00:38

edf © carballo

Bien sûr, en France, il y a l’assistanat, les fraudes, les subventions indues, etc. On parle beaucoup moins des fromages, discrets et néanmoins massifs. Notre entreprise (encore) nationale EDF (le groupe, car partiellement démantelée), constitue un abri douillet pour des privilégiés qu’il faut se garder de chatouiller, compte tenu de leur capacité de nuisance. Tribune de J.-L. Pin.

Tout le monde connaît (plus ou moins) la longue liste des privilèges liés au « statut » d’agent EDF :

Salaires plus que décents (qui continuent à progresser plus vite que la moyenne française, en ces temps de crise), évolutions de carrières, formation généreusement dispensée, absolue sécurité de l’emploi, œuvres sociales royalement dotées (1% du chiffre d’affaires !), horaires à la carte, népotisme, parachute pour retour dans les 5 ans accordé aux audacieux créateurs d’une entreprise extérieure, etc, etc.

Bien entendu tout ceci uniquement pour la classe des aristocrates au cœur du système, mais évidemment pas pour les sous-traitants, ceux qui relèvent les compteurs, ceux qui effectuent les tâches ingrates et dangereuses de construction et de maintenance dans les centrales ; ces derniers constituent la (nécessaire…) variable d’ajustement des effectifs.

Le Français moyen déplore aussi de ne pas bénéficier des tarifs extrêmement bas du courant électrique vendu aux agents : un avantage qui n’est pas soumis à l’impôt pour sa valeur réelle, en un mot un avantage presque totalement défiscalisé, alors qu’il s’agit de consommations marginalement très chères à produire, de surcroît une véritable incitation au gaspillage !

Autre sujet d’irritation (et malheureusement de jalousie) : le régime des retraites des agents

Le changement de statut de l’entreprise, il y a quelques années, a fait basculer les agents dans le régime général (appliqué dans les faits avec un grand laxisme et une discrimination scandaleuse…), moyennant le versement d’une soulte savamment calculée (probablement par de brillants polytechniciens), avec engagement de revoyure au cas où la réalité divergerait de la théorie.

Or la Cour des Comptes dénonce, année après année, l’énorme trou (un nombre respectable de milliards d’euros !) créé dans les caisses de retraite par cette opération qui contribue largement au déséquilibre des comptes desdites caisses, ainsi menées à la ruine (d’autant que de nombreuses autres entreprises publiques se sont jointes à la meute des quelque 145000 agents EDF !).

Mais de revoyure, point, de versement de réajustement dû par l’entreprise, encore moins. Un silence entretenu par la connivence entre les dirigeants de EDF et le pouvoir politique. Et pourtant, bizarrement, le consommateur voit apparaître sur ses factures des taxes au libellé mystérieux : outre la TVA, la TCFE et la CSPE, la CTA (Contribution Tarifaire d’Acheminement !!!) sert à financer le régime vieillesse de nos électriciens… 

Le citoyen règle ainsi une partie des cotisations vieillesse des agents, et EDF exerce le droit régalien de créer ses propres taxes ! Malheureusement, il ne faut jamais oublier que, lorsque les uns ne s’acquittent pas de leurs justes taxes et prélèvements, ce sont les autres qui les supportent…

Des dirigeants peu scrupuleux

La grande habileté des dirigeants de l’entreprise EDF, et des responsables politiques du pays, pour enfumer le citoyen naïf, ne s’exerce pourtant pas pour défendre nos intérêts nationaux à Bruxelles. EDF (accusée d’exercer un monopole scandaleux par les technocrates européens) a dû capituler et s’engager à céder le quart de sa production électrique à des distributeurs-concurrents. Mais, simplement et schématiquement, les prix de gros (prix de marché en Europe, pratiqués pour les cessions aux concurrents) sont trop élevés par rapport aux prix de détail français, encadrés, appliqués par EDF. Des explications oiseuses viennent donc justifier les hausses (rétrospectives !) des tarifs français : l’objectif est officiellement de couvrir les coûts de production (très bas, grâce aux excellentes options nucléaires prises il y a 40 ans…), en réalité il est de permettre une percée de la concurrence, conformément au diktat de Bruxelles. Au passage, la direction de EDF ne se plaindra certainement pas d’une amélioration de son compte d’exploitation, amélioration dont elle s’attribuera tout le mérite (avec les récompenses qui sont liées). Reste à savoir la part de ces recettes supplémentaires qui sera consacrée aux provisions pour les futures et menaçantes opérations de démantèlement des centrales…

C’est ainsi que s’applique au citoyen français une double peine : d’une part il finance les privilèges des agents et d’autre part, il voit ses factures d’électricité s’envoler pour des raisons de laxisme (ou peut-être de machiavélisme ou encore de malhonnêteté intellectuelle ou d’incurie) de ses dirigeants, de nos dirigeants.

Il importe de rappeler que les technocrates voyaient dans l’introduction de la concurrence la potion magique permettant de faire baisser les prix ; or c’est exactement le contraire qui s’est produit et menace de continuer à se produire ! Il faut donc crier haut et fort que, propriétaire de l’entreprise EDF, le peuple français n’a pas donné le mandat à ses « élites » d’agir à son détriment, d’obéir aveuglément aux oukazes de Bruxelles, d’entretenir une nouvelle classe de privilégiés, d’acheter la paix sociale à prix d’or. Dans ce domaine aussi, çà suffit !

J-L PIN

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CITOYENS ET FRANCAIS - dans Economie