Epinal. Brahim Filali n’a que 23 ans et risque fort de passer les prochaines années derrière les barreaux. Il est soupçonné d’avoir tué d’un coup de couteau Djamel Khenchoul, 39 ans, lundi soir sur un trottoir au pied d’un immeuble de la rue Henri-Sellier à Epinal. Après 48 heures de garde à vue, Filali a été présenté hier après-midi à un juge d’instruction puis au juge des libertés et de la détention qui a décidé de sa mise en examen du chef d’homicide volontaire.
Brahim Filali avait été interpellé au domicile de son père mardi en fin de matinée. Durant ces deux jours il a partiellement répondu aux questions des enquêteurs. Il reconnaît avoir été présent sur le plateau de la Justice lundi soir, avoir croisé Djamel Khenchoul qui lui devait de l’argent et avoir exigé qu’il le lui rende. Puis il l’a frappé mais soutient ne pas l’avoir tué. La victime n’a pas riposté.
Deux ADN sur le couteau
« C’est une agression à sens unique », selon Etienne Manteaux, le procureur de la République. Le mobile pourrait être lié à des contentieux sur fond de stupéfiants. La dette insignifiante : 50 €. L’arme retrouvée sur les lieux du drame, un couteau de cuisine volé quelques heures avant les faits dans un commerce du centre-ville d’Epinal, a été soumise à des analyses.
Ces dernières ont permis de retrouver l’ADN de l’auteur présumé mais également le sang de la victime. L’autopsie du corps de Djamel Khenchoul a révélé un unique coup de couteau porté sur le haut de l’épaule gauche du haut vers le bas. La lame de 17 cm a, dans un premier temps, perforé le poumon et ensuite sectionné la crosse aortique entraînant une hémorragie interne fatale.
Hier en milieu d’après-midi, l’auteur présumé est ressorti du bureau du JLD l’air hagard. Il a été placé en détention provisoire au centre pénitentiaire de Nancy-Maxéville. Il encourt 30 ans de réclusion. Son casier judiciaire fait état de dix mentions dont quatre pour des faits de violence qui lui ont déjà valu des peines d’emprisonnement. Car Filali est décrit comme « très très impulsif » par le procureur Manteaux. Hier dans les geôles du palais de justice d’Epinal, il a abîmé les murs de la cellule à grands coups de pied parce qu’une cigarette lui avait été refusée.
Laurence MUNIER
vu sur : http://www.estrepublicain.fr/actualite/2015/01/23/tue-pour-une-dette-de-50