C’est une histoire peu commune : celle d’un musée que le président issu de la majorité qui l’avait décidé a refusé d’inaugurer et qui l’est, aujourd’hui, par son successeur, sept ans après son ouverture !
Soucieux de récupérer des voix auprès d’une gauche qui se débine de jour en jour, François Hollande est donc allé lundi inaugurer la Cité nationale de l’histoire de l’immigration. Sur le papier, une« institution culturelle, pédagogique et citoyenne destinée à reconnaître et mettre en valeur la place des immigrés dans la construction de la France ». Dans les faits, un machin informe qui n’a jamais trouvé ni sa destination ni son public, sauf celui des élèves de banlieue qu’on y traîne de force et en rangs par deux.
Car à quoi se résume l’histoire de l’immigration dans cette Cité qui lui est prétendument consacrée ? À des clichés éculés. À un bric-à-brac chiné aux puces du tiers monde, sorte de dépotoir dont on ne voudrait pas dans un vide-greniers de quartier. En quoi, en effet, une théière marocaine voisinant dans une vitrine avec une valise en carton font-ils un musée ?
En quoi un couscoussier pendu à un fil à côté d’une statue nègre et d’un masque chinois en papier mâché parlent-ils aux immigrés de leur histoire et de leur culture ? Pas plus que ces vidéos de pauvres gens débarquant valise à la main, ces photos de “Pigeots” chargées jusqu’au ciel de matelas et de gazinières, ou les affiches d’Aznavour et d’Enrico Macias…
La Cité de l’immigration n’est que le dépotoir de nos vieilles repentances, un alibi pour la classe politique, le « “cache-sexe” de la bonne conscience de la droite et de la gauche françaises », comme l’écrit Jeune Afrique. C’est la raison pour laquelle, après avoir nommé cet été l’historien Benjamin Stora à sa tête, François Hollande s’est décidé à l’inaugurer. Pour faire « un geste de gauche ». Pour parler, surtout, de ce sujet qu’en deux ans et demi de mandat il s’est bien gardé d’aborder : l’immigration. Un sujet chaud-bouillant. Mais ça urge, et dans le schéma qui se profile pour les prochains scrutins, il va falloir que le Président mouille la chemise.
Pourtant, rien de nouveau dans le discours, comme si le monde de 2015 était semblable à celui des années 80. Toujours les mêmes loups-garous : « la boue de l’antisémitisme » de l’affaire Dreyfus, le racisme, la collaboration… Le danger qui guette la France est la « récurrence », le « retour » de ces« violences » et de ces « intolérances ». « Il faut rappeler aux Français d’où ils viennent, sur quelles valeurs leur pays s’est bâti et où nous voulons aller ensemble. La France ne conçoit son destin que par l’ouverture », dit Hollande.
Hollande voudrait bien, pour se refaire une santé dans les urnes, offrir le droit de vote aux étrangers. Il le leur a promis. Mitterrand aussi, en 1981. Puis en 1988. Chirac aussi, et même Sarkozy en 2005 avant de se renier en 2012. On sait ce que valent les promesses… Celle-là n’est qu’une variable d’ajustement électoral parmi d’autres.
Il a la trouille, François Hollande, car les sondages le révèlent : les immigrés« intégrés » se tournent aujourd’hui vers Marine Le Pen !
vu sur : http://www.bvoltaire.fr/mariedelarue/francois-hollande-et-limmigration-non-non-rien-na-change,146126?utm_source=La+Gazette+de+Boulevard+Voltaire&utm_campaign=6b404d1350-RSS_EMAIL_CAMPAIGN&utm_medium=email&utm_term=0_71d6b02183-6b404d1350-30494613&mc_cid=6b404d1350&mc_eid=3bbbfa4636