Mahmoud Abbas a été reçu à Paris avec tous les égards et en grande pompe.
Par Freddy Eytan
En effet, la France sait parfaitement accueillir ses amis, elle est orfèvre en la matière… Comment donc oublier les visites mémorables de Bechar el Assad et de Kadhafi…du chah d’Iran, Ben Ali et Moubarak…tous lâchés plus tard et sans scrupule par la France.
Le jour même de la visite d’Abbas, le Quai d’Orsay a publié une condamnation très sévère à l’égard du gouvernement Netanyahou pour avoir décidé de construire de nouveaux logements aux résidents juifs de Cisjordanie. Et pourtant, la veille, le président Hollande avait reçu le général Amidror, qui lui a transmis un message personnel du Premier ministre israélien.
Le manège des Palestiniens est transparent. Mahmoud Abbas a de bonnes raisons de ne pas s’asseoir à la table des négociations car Netanyahou n’est pas un adversaire facile. Il est fort exigeant sur les concessions que devraient faire les Palestiniens et intransigeant sur le plan sécuritaire. Comment céder aux Arabes dans un environnement incertain et hostile? Face aux menaces islamistes proches et lointaines? Et comment croire aux promesses d’un dirigeant palestinien qui ne contrôle que la moitié de son peuple?
Abbas avait cru que le « Printemps arabe » jouerait en sa faveur et les révoltes dans les capitales arabes inciteront les occidentaux à exercer de fortes pressions sur Israël. Il s’est bien trompé!
Par la ruse, la manipulation et la désinformation, il décide donc de reporter sa Troisième Intifada à une date ultérieure, et focalise ses intentions sur les démarches diplomatiques et l’obtention d’aide financière(le montant de l’aide française promise lors de la réunion à Paris des pays donateurs s’élève à plus de 68 millions d’euros, en plus des autres contributions à l’UNRWA et aux différentes ONG à Gaza et en Cisjordanie)
Le soutien de la France aux Palestiniens ne date pas d’aujourd’hui. Paris a été la première capitale occidentale à reconnaître l’autodétermination du peuple palestinien et à ouvrir un bureau de l’OLP boulevard Haussmann, sous la couverture du siège de la. Ligue arabe. Contrairement à Nicolas Sarkozy qui a conditionné ses actions en faveur des Palestiniens par la reprise du dialogue, par la non reconnaissance du Hamas et par une concertation permanente avec les Etats-Unis, le gouvernement Hollande, lui, préfère faire cavalier seul.