Dans quelques semaines, les Français iront voter pour élire un nouveau Président.
La campagne 2012 est molle, sans allant, sans innovation. Et pourtant, il y a une innovation que les partis politiques auraient dû relever depuis 30 ans, c’est la transformation profonde de la société française. A chaque corporation ou groupe d’intérêt, les hommes politiques tiennent un discours adapté.
Dans une société multi-culturelle, ils doivent aussi le faire pour les différents groupes ethniques qui composent la population française. (…)
Très inspiré par le modèle anglo-saxon, Nicolas Sarkozy a fragmenté la société française. Depuis 5 ans, Nicolas Sarkozy a parlé aux musulmans. (…) En France, le lobby musulman n’est pas structuré. Il peut monter en puissance dans les prochaines années mais son influence se limite pour l’instant au niveau local. (…)
Le racisme, les ratonnades, les bavures policières sont inscrites dans l’ADN de l’identité Beur.
Ces problèmes ont été à l’origine de la marche des beurs de 1983. Il est donc plus légitime de parler, en 2012, de vote beur.
Pendant ces 5 dernières années, rien n’a été fait pour lutter contre les discriminations et les banlieues ont été abandonnées. Le fiasco du plan Espoir Banlieue portée par Fadela Amara est un exemple de l’échec de Nicolas Sarkozy en la matière.
Sur ces questions, la Gauche est meilleure que la Droite. D’ailleurs, le candidat socialiste a été le premier à rendre visite au Ministère de la Crise des Banlieues. Comme Ségolène Royal en 2007, François Hollande devrait majoritairement rassembler autour de sa candidature le vote beur.
Mais la Gauche n’a pas l’exclusivité de ce vote.
Les valeurs libérales de Droite séduisent de plus en plus une Beurgeoisie qui veut s’émanciper sur le plan économique.
Une théorie décrite par Camille Bedin, Secrétaire Nationale de l’UMP en charge de l’égalité des chances dans son livre « Pourquoi les banlieues sont de droite ».
Malheureusement pour l’UMP, ce n’est pas Nicolas Sarkozy qui va profiter de ce vote – malgré sa tentative désespérée de ressusciter l’icône déchue Rachida Dati – mais Dominique De Villepin.
L’homme qui a dit NON à la Guerre en Irak est très populaire chez les beurs.
Le Président de République Solidaire a surtout le mérite de vouloir rassembler les Français dans un pays de plus en plus divisé.
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