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david MIEGE
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2 juin 2013 01:18

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La semaine dernière, The Economist a consacré un papier au salaire minimum, se demandant s'il en fallait un et si oui, à quel niveau il fallait le mettre. Une plongée glaçante dans la pensée néolibérale. 

[...] Mais l'hebdomadaire souligne que d'autres économistes affirment que quand les employeurs ont un fort pouvoir, ils peuvent fixer les salaires à un niveau trop faible, ce qui a poussé les gouvernements à instaurer un salaire minimal dans un nombre grandissant de pays. La Nouvelle-Zélande a été la première en 1894, suivie par les Etats-Unis de Roosevelt en 1938, la Grande-Bretagne patientant jusqu'en 1999. Le SMIC étasunien, très bas, a été relevé de 40% depuis 2007. 

Ce qu'il y a de terrifiant dans ce papier, c'est son aspect clinique, froid et finalement inhumain. Aucune question n'est posée sur le niveau du seuil de pauvreté, ou même de l'évolution du salaire médian (qui baisse), base contre laquelle il faudrait fixer le SMIC. Réfléchir à l'impact que tout cela a sur les travailleurs pauvres ne semble pas effleurer une seconde l'auteur du papier.

La conclusion est glaçante : « Quels que soient leurs défauts, les salaires minimums vont persister ». Il est difficile de ne pas y voir un regret de la part deThe Economist, comme s'il indiquait qu'il n'était malheureusement pas possible politiquement de les supprimer... Mais le pire est à venir au sujet du niveau souhaitable du SMIC. L'hebdomadaire néolibéral indique que pour l'OCDE et le FMI, « un salaire minimum modéré fait probablement plus de bien que de mal », avant de préciser que la définition d'un salaire minimum modéré signifie entre 30 et 40% du salaire médian. 

 The Economist reconnaît que le cas britannique (à 46% du salaire médian) démontre que l'on peut aller un peu plus haut. Les Etats-Unis et le Japon restent sous le cap des 40% alors que la France se distingue avec le niveau le plus élevé de la sélection avec un SMIC à 60% du salaire médian. Bizaremment, pas d'information sur les pays scandinaves.

 

En clair, pour The Economist, en France notre SMIC est trop élevé de 25 à 30% ! Cela veut dire qu'avec un SMIC à 1118 euros nets par mois, ils recommandent une baisse d'environ 300 euros. Voilà le fond de la pensée néolibérale... Voilà sans doute pourquoi Pierre Moscovici valorise la miniscule hausse du SMIC de juin, pourtant trois fois moins importante que celle de Jacques Chirac en 1995.

On aimerait que les donneurs de leçon néolibéraux essaient de vivre ne serait-ce que quelques semaines avec le SMIC qu'ils recommandent...

 

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CITOYENS ET FRANCAIS - dans Economie