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4 janvier 2015 02:10
Islamisme, djihadisme : vous reprendrez bien un peu de bobards ?

 
Chronique de Michel Geoffroy, essayiste.

L’islam est, nous le savons tous, une religion de paix et d’amour. Prétendre le contraire nous exposerait de toute façon à bien des désagréments et à des poursuites judiciaires en Europe.
 

Cela étant posé, examinons donc comment nos médias, qui ont le souci de bien nous informer, s’efforcent de nous présenter certains événements qui pourraient contredire cette vérité d’évidence.


Ne pas confondre islam et islamisme


Première règle : il faut, bien entendu, scrupuleusement distinguer l’islam de l’islamisme et si possible celui-ci du djihadisme.
En effet, il existe un « islamisme modéré » pour nos médias, comme il existe un islam radical. Rappelez-vous : on vous en a parlé lors des révolutions arabes.
 Un islamiste « modéré » n’est pas protectionniste en économie, ce qui – vous en conviendrez – est essentiel.


Mais alors d’où proviennent ces méchants djihadistes qui tuent, qui égorgent, qui organisent des mariages forcés ou qui prennent en otages des lycéennes en Afrique ou ailleurs ?


La réponse tombe sous le sens : ils commettent des crimes parce qu’ils subissent l’influence de la terrible « extrême droite », au ventre si fécond : ce ne sont pas des islamistes mais fascistes, comme nous l’écrit si bien le journal Le Monde : « les islamo-fascistes prennent en otage l’Afrique et le Proche-Orient » (Le Monde du 16 octobre 2014).

Bref, le djihadisme est un fascisme à barbe et non pas à petite moustache comme le vieil Adolf, mais antisémite comme lui.
Bon sang mais c’est bien sûr !
 Tout s’éclaire : ce sont des fachos, comme dit Charlie Hebdo !

« Pas-d-amalgame »

Seconde règle : pas d’amalgame.
Les auteurs d’attentats en Europe ou ailleurs ne sont pas des musulmans. 
Non.
 D’ailleurs, ce mot ne s’emploie jamais pour les désigner, même quand ils portent la barbe, crient « Allah Akbar » ou exhibent par exemple un drapeau de l’Etat islamique : on écrit d’ailleurs de plus en plus Daech car le mot fait plus savant et un peu allemand.
Le truc génial c’est de nous expliquer que si ces terroristes et ces criminels invoquent l’islam c’estpar erreur.
Car ils se sont autoradicalisés sur Internet, non pas en fréquentant une mosquée (on dit aussi « centre culturel » en France).
 Ou bien on nous dit qu’ils se sont convertis récemment à l’islam, ce qui montre bien qu’ils n’ont pas su comprendre toutes les subtilités de cette belle religion, les pauvres : ah, si un imam avait pu les guider !
On a rodé cette manière de faire avec Mohamed Merah, l’assassin toulousain antisémite qui aimait les voitures rapides et qui malheureusement n’était pas d’extrême droite comme le souhaitaient les médias. 
Il s’était autoradicalisé, le pauvre. 
Donc il était tout seul. 
CQFD.
Tout seul aussi Bertrand Nzohabonayo qui a agressé des policiers en criant « Allah Akbar » à Joué-lès-Tours : car lui et son frère aîné se sont radicalisés « en dehors de toute appartenance à une filière traditionnelle » (leFigaro.fr du 22 décembre 2014). 
On ignorait qu’il existât des « filières traditionnelles » de djihadisme là-bas, mais le journaliste, par discrétion sans doute, ne nous éclaire pas sur la chose.

Ce sont surtout des victimes

Troisième règle : les djihadistes occidentaux sont des victimes – des paumés ou des malades.
On nous présente ainsi à l’envi ces individus, comme en « mal d’identité » ou « en rupture avec la société ».
 C’est la version justificative du sociologue de service.
Ainsi la prise d’otages sanglante de Sydney nous est présentée par le correspondant local desEchos – le journal de l’oligarchie financière – comme « le désir de personnes en mal d’identité d’accomplir une action spectaculaire » (Les Echos du 16 décembre 2014).
 Pourtant on lit plus loin que l’auteur est un « imam de d’origine iranienne récemment converti au sunnisme », ce qui ne semble pas désigner une identité imprécise ni maladive.
Pas de chance non plus pour Bertrand Nzohabonayo.
 Le Figaro nous explique, citant un magistrat, qu’il s’agissait d’un « jeune désœuvré », d’un individu « en rupture avec la société » (leFigaro.fr du 22 décembre 2014).
 Encore une victime de la dure société d’Indre-et-Loire !

I.S.O.L.É.S.

Enfin, d’après nos médias, ces djihadistes français ou australiens sont toujours et surtout des I.S.O.L.É.S. 
Enfoncez-vous cela dans le crâne !
Ainsi on nous explique que l’auteur de la prise d’otages sanglante de Sydney est un « loup solitaire »
 (« L’Australie choquée après la prise d’otages sanglante d’un loup solitaire », Les Echos du 16 décembre 2014). 
Le journaliste oublie hélas que les loups chassent plutôt en meute.
Le journal Le Monde renchérit dans le stéréotype compassionnel en titrant « Un individu dérangéderrière le drame australien » (Le Monde du 17 décembre 2014). 
Pas de chance aussi pour ce chauffard portant djellaba et criant « Allahou Akbar » qui fonce sur des passants à Dijon : un « proche du dossier », nous dit l’AFP, explique que « l’homme né en 1974 présente le profil d’un déséquilibré et serait suivi en hôpital psychiatrique » et « pour l’heure ses revendications semblent encore floues » (leFigaro.fr du 22 décembre 2014).
Nous voilà rassurés. 
Ce ne sont pas des terroristes islamistes mais des « déséquilibrés ».

Grâce aux médias on comprend tout !

Grâce aux médias nous avons donc une nouvelle fois tout compris sur ce qui se passe.
Ces individus qui commettent des crimes ou des délits sont seuls. 
Absolument seuls.
D’ailleurs, parce que ces individus sont des isolés, la police fait périodiquement des « coups de filet » dans les milieux islamistes radicaux. 
Ils sont seuls mais il y a des « milieux » avec des islamistes : c’est pourtant simple à comprendre !
Si ces isolés invoquent l’islam, ils ne sont pas du tout musulmans.
Ils ont seulement mal compris le Coran en surfant tout seul, ou avec leur frangin, sur Internet.
 Et ce n’est pas de leur faute : victimes ou malades ils ne sont pas responsables de leurs actes.
 Leur milieu, leur famille, leurs parents et leur origine n’y sont absolument pour rien non plus.

 Le vrai coupable c’est la société, la nôtre pour être précis, qui ne sait pas assez bien accueillir ces malheureux, qui se trouvent acculés à commettre un délit pour tenter d’exister.

Grâce aux médias nous savons maintenant que le djihadisme est une maladie sociale qui frappe au hasard, d’une façon imprévisible, des Français, des Normands, des Londoniens, ou des Australiens qui étaient comme on dit « sans histoire » avant, enfin, presque.

Une maladie qui peut vous faire voyager en Syrie avec une kalachnikov, ou bien crier « Allah Akbar », comme cela, sans raison aucune, dans un quartier de Bruxelles, de Sydney ou de Dijon.

Et cette terrible maladie se transmet ni par voie orale ni par le sexe : elle se transmet seulement par Internet.

Dormez tranquilles, vous avez tout compris : le vrai problème c’est l’Internet.

 Michel Geoffroy23/12/2014

Correspondance Polémia – 24/12/2014 

source

vu sur : http://by-jipp.blogspot.fr/2014/12/islamisme-djihadisme-vous-reprendrez.html?utm_source=feedburner&utm_medium=email&utm_campaign=Feed:+blogspot/ojiPR+(Ma+France)

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