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david MIEGE
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21 mars 2014 01:11

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“Ni notre éducation, ni notre formation à l’école ne nous préparent à accepter la diversité”, déclare Hicham Rachidi, secrétaire général du Groupe antiraciste marocain d’accompagnement et de défense des étrangers (Gadem).

“Je ne m’appelle pas ‘un noir’. J’ai un nom !”. En marocain, ça donne : “Massmiytich Azzi !” et c’est l’intitulé de la campagne contre le racisme quotidien envers les migrants subsahariens au Maroc, lancée le 21 mars à l’occasion de la journée internationale de lutte contre les discriminations et le racisme de l’ONU.

En choisissant le mot “Azzi” péjorativement utilisé pour qualifier les migrants subsahariens, la campagne veut secouer les Marocains, qui n’admettent pas leur racisme.

Pour Hicham Rachidi, « l’intégration n’est pas réglée si la population ne réalise pas que le racisme est un problème réel chez elle », en référence au racisme anti-noir des arabo-musulmans marocains.

Mais quid du racisme des noirs envers les arabes, envers le blanc ? Le racisme n’est-il pas un peu trop rapidement et superficiellement réputé viser les minorités, seulement les minorité, lesquelles ne sont pas moins racistes que les populations de souche ?

Le racisme primaire, ce sont les insultes dans la rue, les pancartes affichées dans certains immeubles interdisent la location ‘aux africains’ et surtout le comportement incompréhensible de la police qui donne l’occasion à la population de nous regarder de cette façon”, s’indigne Camara Laye, coordinateur du Conseil des migrants subsahariens au Maroc.

Camara, Guinéen de 30 ans, réfugié au Maroc, pense que la lutte contre le racisme doit passer par la sensibilisation des autorités. Le Maroc, qui s’est engagé dans une grande politique de rapprochement avec les pays subsahariens, implique l’acceptation sociale et culturelle des noirs sur sa terre, ce qui est loin d’aller de soi :

En août 2013, Toussaint-Alex Mianzoukouta, un Congolais professeur de français à Tanger, décédait d’un traumatisme crânien après avoir été jeté d’un fourgon de police.

• Le 14 août, Ismaila Faye, un ressortissant sénégalais, était tué par un Marocain à la gare routière de Rabat pour une place dans le bus.

• Le 10 octobre 2013, Moussa Seck, un autre Sénégalais, succombait à ses blessures en tombant du 4e étage d’un immeuble à Tanger (au nord du Maroc), alors qu’il tentait d’échapper à des policiers marocains.

• Tina Melon, une ivoirienne de 16 ans, a affirmé avoir été violée par cinq membres des forces auxiliaires marocaines à Tanger.

En réaction, le Conseil national des droits de l’homme (CNDH) remettait à Mohammed VI un rapport intitulé : “Immigration et étrangers au Maroc : pour une politique d’asile et d’immigration radicalement nouvelle”, où il demande au Maroc de reconnaître le statut de réfugié, d’élaborer une politique d’intégration et aussi de régulariser les “sans-papiers”.

Mohammed VI annonça une réforme en profondeur de la politique migratoire, et le Maroc reconnu pour la première fois son statut de pays d’accueil, alors qu’il s’est toujours considéré comme un lieu de passage pour les migrants.

Le 9 février dernier, 18 migrants subsahariens ont trouvé la mort à Ceuta (enclave espagnole au Nord du Maroc) après que la Guardia Civil espagnole a tiré sur eux.

 

 

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

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