Un encart publicitaire à la gloire de l’État algérien, publié hier, fait quelques vagues au quotidien « Le Monde ».
Ça ressemble au Monde, c’est vendu avec, mais ça n’en a pas vraiment le goût. L’encart publicitaire à la gloire de l’État algérien a provoqué un petit scandale, hier, au sein de la rédaction du Monde, mise devant le fait accompli. La Société des rédacteurs proteste contre ce cahier spécial intitulé « Stratégies internationales« , qui « entretient la confusion avec une information journalistique indépendante », souligne-t-elle.
Il fallait en effet chausser de bons lorgnons pour traquer les mots « publi-communiqué » ainsi que la mention « la rédaction du Monde n’a pas participé à la réalisation de ce supplément », où l’on découvre une interview fleuve de « Son Excellence Monsieur Abdelaziz Bouteflika » par une certaine Marie Hourtoule, qui a créé Guidiplo, une sorte d’annuaire des ambassadeurs. Une agence de communication ayant reçu mandat de faire briller l’Algérie à l’occasion des 50 ans de son indépendance.
Évidemment, la crédibilité du journal fondé par Hubert Beuve-Méry en sort assez chahutée… D’autant plus que l’agence de presse algérienne APS a repris les propos de Bouteflika en les attribuant au Monde comme journal, alors qu’il aurait fallu les attribuer au Monde comme support publicitaire…
La direction du Monde a été, selon ses dires, flouée par l’agence de communication à l’origine de cette publicité. « Cette agence a fait sortir un communiqué prêtant cette interview au Monde, nous nous réservons toute possibilité de faire valoir nos droits si de tels agissements devaient à nouveau porter préjudice à l’intégrité et à l’indépendance de ses rédactions », indique la direction du Monde.