Certaines mesures du pacte de Manuel Valls devraient à nouveau mettre les classes moyennes à contribution.
Au chapitre plan de rigueur, il y a les collectivités, l'État et ses agences, l'Assurance-maladie et… «le reste». Soit 11 milliards à trouver pour aboutir à l'objectif de 50 milliards d'euros d'économies d'ici à 2017. «Le reste viendra d'une plus grande justice, d'une mise en cohérence et d'une meilleure lisibilité de notre système de prestations», a ainsi déclaré Manuel Vallsmardi.
Entrent dans ce «pot-pourri» plusieurs milliards de coupes décidées lors des réformes sociales de 2013. À savoir 1,3 milliard au chapitre de la réforme des retraites et plusieurs centaines de millions à celle de la famille.
Sont aussi prises en compte les économies de gestion qui seront exigées auprès des caisses de retraite, de l'Assurance-maladie et des CAF. L'État en attend, de source gouvernementale, pas moins d'un milliard.
Plus étonnant, l'exécutif entend additionner également les mesures de la réforme des régimes de retraite complémentaires des salariés et cadres Arrco-Agirc, soit 900 millions sur trois ans, décidées en mars 2013 par les partenaires sociaux. Syndicats et patronat, qui ont notamment décidé de sous-indexer les pensions par rapport à l'inflation entre 2013 et 2015 pour limiter les dépenses et les déficits, doivent rouvrir des négociations d'ici à la fin de l'année. Et l'exécutif anticipe déjà qu'ils décideront de nouvelles mesures d'économies pour la période 2015-2017.
Classes moyennes ciblées
Ceci étant, il reste encore plus de la moitié des 11 milliards à trouver. Pour ce faire, le gouvernement pourrait s'attaquer une nouvelle fois aux allocations familiales, malgré la réforme de 2013 qui avait déjà fait très mal aux ménages moyens et aisés. «Ces mesures, si elles sont décidées, ne seront pas ciblées sur les Français les plus en difficulté», précise toutefois un proche du président Hollande. En clair, les classes moyennes devraient être mises une nouvelle fois à contribution. L'année dernière, le gouvernement avait écarté au dernier moment la mise sous condition de ressources des allocations familiales. Cette mesure rapporterait de 850 millions à 2 milliards, suivant où est placé le seuil de revenus.
La politique du logement, dans le viseur de Bercy depuis de longs mois, devrait également être ponctionnée. Les dépenses de l'État dans ce domaine s'élèvent à 39,5 milliards d'euros, dont 5 milliards pour les aides personnelles au logement (APL). La Cour des comptes recommande ainsi que les APL ne soient plus versées aux étudiants non boursiers. De quoi rapporter 800 millions à l'État.