Le Grand Orient de France a fait venir les candidats à l'élection présidentielle dans son temple, rue Cadet à Paris (IXe arrondissement). Le grand maître Guy Arcizet a rendu compte de cette initative ce mercredi, à l'occasion de la parution d'un livre de 360 pages retraçant l'intégralité des débats. François Bayrou, Nicolas Dupont-Aignan, François Hollande, Eva Joly, Jean-Luc Mélenchon, Hervé Morin et Dominique de Villepin sont venus à ces «Grands Echanges». Marine Le Pen n'a pas été invitée. Nicolas Sarkozy ne s'est pas présenté, n'étant pas encore officiellement candidat.
Parmi ces présidentiables, seul Jean-Luc Mélenchon est officiellement franc-maçon. François Bayrou a revendiqué un compagnonnage «sans être initié».
Les candidats ont été intérrogés sur la démocratie, la laïcité, la solidarité sociale, la citoyenneté, l'environnement, la dignité humaine et les droits de l'homme. Ils ont abordé librement le nucléaire, la loi de 1905, les cellules souches, le cumul des mandats, l'euthanasie... Les videos sont en ligne sur le site du Grand Orient.
« On ne saurait dire aujourd'hui avec précision lequel, du Parti socialiste ou du Grand Orient de France, a investi l'autre » (...) « Les projets du gouvernement correspondent à la sensibilité des Francs-maçons du Grand Orient de France. (Roger Leray, Le Monde, 13 août 1981)
Réseau d'influence ?
François Koch : "(...) J’ai l’expérience d’investigations sur des sectes comme la Scientologie, les Témoins de Jéhovah, ou le Mandarom. Je me suis toujours demandé si je ne risquais pas de tomber sur un membre d’une secte dans ma rédaction qui finirait par m’ennuyer, me bloquer… À ma connaissance, ce n’est jamais arrivé. Le risque est bien plus élevé avec la franc-maçonnerie, car ils sont plus nombreux et pénètrent facilement et discrètement les rédactions. Je les fréquente depuis sept ans et demi, et j’ai souvent entendu des rumeurs, plutôt inquiétantes, comme je le raconte dans mon livre? En 2005, des frères m’ont appelé à plusieurs reprises pour me dire : « Un frère d’une loge parisienne est journaliste à L’Express et te surveille : fais gaffe à tes dossiers… » Toujours en 2005, des « frangins » m’ont mis en garde, m’expliquant qu’à la suite d’un article, certains dignitaires voulaient me faire licencier. D’après eux, il suffirait qu’ils prennent langue avec Serge Dassault — membre du Grand Orient et propriétaire de L’Express —, pour qu’ils obtiennent ma tête. C’était la première fois que j’entendais de telles menaces, ce qui ne s’était jamais produit après des articles sur des sectes." ("OÙ SE CACHENT LES JOURNALISTES FRANCS-MAÇONS ?, Médias, hiver 2009).