S’il ne pèse que 5 % du corps électoral, l’électorat musulman est très marqué à gauche (entre 70 % et 90 % suivant les élections) et a joué un rôle décisif dans la victoire de François Hollande qui en a recueilli la quasi-totalité.
Le rejet anti-Sarkozy a joué pleinement : le candidat socialiste promettait de rompre avec la politique atlantiste de son prédécesseur et d’en finir avec les débats truqués sur l’identité nationale « qui ne servent qu’à monter les Français les uns contre les autres ». La suite nous a montré ce qu’il fallait en penser…
De fait, une bonne partie de ces voix risquent fort de faire défaut au PS lors des prochaines échéances électorales, bien que les tentatives de récupération menées par l’UMP semblent vouées à l’échec.
La campagne anti-Dieudonné, celles sur la « laïcité », les attaques contre les principes religieux avec l’enseignement de la théorie du genre, le mariage gay et la légalisation de la PMA et de la GPA prévue initialement dans la loi Famille, les diatribes islamophobes de Manuel Valls, les lois anti-voiles votées par le gouvernement, la ligne pro-sioniste suivie par celui-ci sur les dossiers syriens et ukrainiens, son soutien inconditionnel à Israël, et enfin l’abandon de promesses pourtant bien timides sur le droit de vote des étrangers ou les récépissés lors des contrôles de police ont achevé de dissiper ce qu’il restait d’illusions à propos d’un PS antiraciste et bienveillant à l’égard des musulmans.
Opération séduction un mois avant les municipales, l’hommage de circonstance rendu par François Hollande aux soldats musulmans morts pour la France ne trompera pas grand monde.
En février 2006, SOS Racisme prend position en faveur de la publication des caricatures de Muhammad du journal Jylland-Postens dans Charlie Hebdo en signant une pétition de soutien. […] A l’opposé, SOS Racisme poursuit sans relâche les quenelliers. […]