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13 décembre 2013 12:01
burn out police

 

En 2010, un rapport de l’Inserm estimait que 45 à 50 policiers français se suicidaient chaque année, soit un taux de 36% supérieur à celui du reste de la population. Des suicides qui cachent, en réalité, le stress important d’une profession dont le malaise commence heureusement à se faire connaître. Ce stress, ce malaise, avant de pousser les policiers au suicide, en plongent beaucoup dans le gouffre du burn-out. Pourquoi ? Comment ? Petit tour d’horizon. 

Grande enquête sur les conditions de travail des policiers !

En 2011, Mathieu Molines, du Centre de Recherche en Management (CRM) de Toulouse, tente de comprendre, à travers une grande enquête en ligne menée avec le syndicat Alliance, les causes du ras-le-bol des policiers français. L’enquête est inédite, les conditions de travail des policiers n’ayant que rarement été étudiées en France. Cette enquête mesure en particulier – et c’est une première – le rôle de la hiérarchie sur le bien-être et l’efficacité des ces derniers dans leur fonction. 6500 policiers, hommes et femmes de tous grades, répondent alors aux questions posées en ligne… et dévoilent on-ne-peut-plus clairement les raisons de leur stress et du burn-out qui, dans la profession, gagne du terrain.

Plusieurs problèmes majeurs sont ainsi mis à jour : Sur le plan du management, d’abord, le malaise est réel : « Le supérieur hiérarchique ne se positionne pas comme un véritable manager, c’est-à-dire un leader capable de fédérer ses équipes, de les aider et de les former », explique Mathieu Molines. Nombre de policiers ne se sentent en outre pas soutenus par leur organisation.

Ils souffrent par ailleurs du sentiment d’être incompris et mal considérés tant par l’opinion publique (59%) que par la justice et les médias : 85% des policiers estiment ainsi que les juges discréditent leur travail, tandis que 87% se sentent dévalorisés par la presse.

Sont aussi pointées du doigt les conditions de travail difficiles des forces de l’ordre : plus que le danger, ce sont la charge de travail harassante et la faiblesse des rétributions (salaire et reconnaissance) qui fatiguent émotionnellement les policiers.

Les facteurs organisationnels, enfin, sont mis en avant : équipements inadaptés, manque de ressources, lourdeurs administratives, etc.

La Police : un métier de désillusion ?

A cela, on peut ajouter un décalage déstabilisant entre l’idéal poursuivi et la réalité de terrain. Entre-t-on dans la police comme on entre dans les ordres ? La vocation a, en tout cas, son mot à dire dans ce choix d’un métier certes dangereux et exigeant… mais qui parle à certains idéalistes. Leurs valeurs sont fermes et leur sens du devoir, affuté. Il s’agit, pour beaucoup, d’améliorer le sort du monde.

Mais la désillusion guette. Sur le terrain, c’est dur, bien plus dur que ce que l’on attendait. Et l’on s’aperçoit, au bout de quelques temps, que finalement rien ne change. On prend aussi conscience d’autres réalités : le détachement avec lequel on traite de plus en plus les situations dramatiques (et pour cause : on se protège), la hiérarchie qui pèse plus que prévu, la « mesure » de l’« efficacité » à laquelle on ne s’attendait pas… Le stress n’est pas qu’aux coins de rue que l’on surveille, il ne loge pas uniquement dans les situations dangereuses auxquelles on est confronté. Il s’insinue, en fait, un peu partout. Et démotive les plus engagés.

De l’engagement à l’épuisement.

Les plus engagés, parlons-en ! Car ce sont eux, aussi, qui sont le plus victimes de l’épuisement professionnel. Ils se donnent corps et âme à leur fonction, surmontent les obstacles, affrontent les difficultés avec vaillance. Mais le stress incessant, auquel, plus que d’autres peut-être, ils sont confrontés du fait de leur surinvestissement, les force finalement à se « blinder ». Pour se protéger, ils troquent au fil du temps leur motivation contre une sorte d’indifférence et de détachement vis-à-vis des situations rencontrées. Ils se sentent physiquement à bout, en deviennent cyniques. Le burn-out les attend.

Cet article vous parle ? Vous souhaitez témoigner ou apporter une précision ? Libre à vous !

Karine

1 Management et bien-être au travail au sein de la police, enquête menée entre mai 2011 et janvier 2012

 

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