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9 septembre 2014 03:47

Mistral Vladivostok

Des ouvriers passent devant le Vladivostok, l’un des deux navires de classe Mistral qui doivent être livrés à la Russie. Crédits : AP Photo/David Vincent

L’annonce par l’Élysée, mercredi 3 septembre, de la suspension temporaire de la livraison du Vladivostok, l’un des deux navires Mistral vendus par la France à la Russie, a provoqué un véritable tremblement de terre médiatique. Mais si les réactions ont été très vives à Paris, les principaux concernés, à Saint-Nazaire, restent confiants. Prise de température.

Les gens du Sud le savent bien : le mistral rend fou. Et, comme dans l’affaire de la vente des bâtiments militaires du même nom, ce sont ceux qui le vivent au quotidien qui le comprennent le mieux.

La polémique autour de la suspension temporaire de la livraison du Vladivostok a fait couler tant d’encre jeudi 4 septembre que l’on aurait pu en recouvrir le quai de l’avenue de Penhoët, auquel est amarré le navire.

Scandale, catastrophe, stupéfaction… les syndicats de chez STX, qui sous-traite la construction des deux bâtiments pour le compte de DCNS, n’ont pas tardé à monter au créneau. « Si l’annonce du président [Hollande] se traduisait par un arrêt de la construction, des centaines d’emplois seraient mis en difficulté aussi bien chez STX que chez les sous-traitants », a notamment déclaré Jean-Marc Perez, secrétaire adjoint de Force Ouvrière, minoritaire chez STX.

Un scénario catastrophe qui n’est toutefois pas dans tous les esprits. À quelques mètres seulement du Vladivostok, des ouvriers de chez STX prennent leur pause déjeuner au Café du Brésil. Inconnu du grand public il y a seulement quelques mois, l’établissement est devenu un haut lieu de chasse pour les journalistes depuis l’arrivée, le 30 juin dernier, du navire-école russe Smolny, avec les 400 marins russes en formation à son bord.

Méfiante au départ, une employée du café accepte finalement de s’exprimer sur les récents événements. « L’annonce de l’Élysée n’affecte pas réellement les ouvriers de STX. Ils ne prêtent pas attention à tout ce qui est politique : ils sont ici pour travailler, un point c’est tout. Ils savent bien qu’une fois la tempête médiatique passée, le président fera une nouvelle déclaration et que, dans deux mois, le bateau aura disparu des quais [la livraison à la Russie était prévue pour octobre avant d'être repoussée mercredi à novembre,ndlr] », assure-t-elle après avoir conversé avec les travailleurs.

En attendant, au cas où, l’heure est à la mobilisation. Une manifestation de soutien à la construction des navires, baptisée « Mistral, gagnons ! », est d’ores et déjà prévue pour le 7 septembre prochain. Et, à en croire l’employée du Café du Brésil, ils seront nombreux à s’y rendre : « J’y serais allée si je le pouvais. Ça risque de chauffer, car une seconde manifestation, contre la livraison des navires à la Russie, est prévue au même moment », précise la jeune femme.

Les habitants de Saint-Nazaire ne sont d’ailleurs pas les seuls à se préparer à cette journée de rassemblements. Perchés sur leur navire, les marins russes attendent patiemment que la tempête passe. « En vue de la manifestation, tout l’équipage est interdit de sortie en ville », nous a confié une source proche des troupes russes, souhaitant garder l’anonymat.

Force est de constater qu’après deux mois de bourrasques politiques, le moral des troupes n’est pas au beau fixe. « Les hommes regrettent l’annonce de l’Elysée. Non à cause du risque d’annulation de la commande – ils sont certains que la livraison se fera –, mais parce que leur formation en France s’en trouve rallongée. Ils doivent désormais attendre jusqu’au 25 novembre pour rentrer chez eux », affirme notre interlocuteur.

L’administration de la Ville de Saint-Nazaire s’est pourtant efforcée de rendre le séjour des marins russes le plus agréable possible en leur mettant à disposition une piscine, un stade et une salle de sports, mais aussi en organisant régulièrement des excursions dans les alentours. Les Nazairiens aussi ont fait preuve d’hospitalité, bien qu’outre la barrière de la langue, ils aient été confrontés au secret militaire. « L’accueil des locaux est très bon, ils essaient toujours de communiquer avec les marins, mais ces derniers n’ont pas le droit de répondre », regrette notre source.

L’enthousiasme des marins à l’idée de servir sur ce navire flambant neuf demeure, lui, tout relatif : « Le Mistral est un beau bateau, confortable et doté de tout le nécessaire, mais il n’est pas adapté aux conditions russes, déplore notre contact. Je ne sais pas quelle sera son utilité réelle dans l’avenir. » Les marins russes doivent prendre le large le 9 septembre pour une série de formations – espérons que la tempête sera passée d’ici-là.

source : http://www.lecourrierderussie.com/2014/09/mistral-marins-russes-ouvriers-francais/

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CITOYENS ET FRANCAIS - dans International