A quelques jours du premier du tour des élections municipales, les candidats à ce scrutin local s’activent. Selon le site musulman saphirnews, les listes «citoyennes» prennent de l’essor dans les « quartiers populaires».
La prise de pouvoir des habitants de banlieues n’en est qu’à ses débuts, juge Nadir Kahia de Banlieue Plus, qui pense que leur renforcement passe par la constitution d’un « lobby » pour un impact au niveau national. « Il faut un réseau ou de l’argent », lance-t-il.
«De plus en plus de jeunes et de moins jeunes s’intéressent à la politique», fait remarquer Nadir Kahia. Pour le président de l’association Banlieue Plus, dont l’objectif est de lutter contre les préjugés et les clichés véhiculés sur la banlieue, «l’effervescence dans les quartiers et les villes populaires» est indéniable. Cet attrait pour la politique a « toujours» été présent mais, «aujourd’hui, les listes citoyennes se multiplient», constate le militant.
Quand les partis traditionnels intègrent les habitants issus de la diversité dans leur liste, c’est surtout «en termes d’image ou de représentativité» et ces derniers n’ont pas la «possibilité d’évoluer», dénonce Nadir Kahia. «Les grands partis sont fermés. Il y a du racisme dans les partis politiques, fustige-t-il.
«Lors de meetings dans des salles de quartier avec un public composé de personnes d’origine africaine et nord-africaine, on nous laisse nous exprimer mais, lors de meetings avec un public majoritairement composé de Français de souche, on est boycottés», raconte Akim Mimoun président fondateur de la Fédération de la mixité de France, qui vise à lutter contre les inégalités.
Akim Mimoun en a fait l’amère expérience. Lors des élections municipales de 2008, le Marseillais décide de prendre part à la liste de rassemblement de la gauche unitaire, regroupant notamment le PS et Europe Ecologie-Les Verts (EELV). Déterminé à s’impliquer dans le renouveau de la deuxième ville de France, il déchante rapidement quand il constate que les personnalités issues de la diversité sont intégrées non «pas pour leur compétences» mais dans l’optique de récupérer un certain électorat. […]
A ceux qui taxent la liste à laquelle il appartient de «communautariste» il répond que c’est une liste communautariste des quartiers populaires». Les 46 personnes issues de diverses origines qui la composent représentent «la population marseillaise», ajoute-t-il. […]