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david MIEGE
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7 mars 2013 02:58

police.jpgIl y a victime et victime. Il y a DSK dont l’élection à la Présidence de la République aurait fait de 65 millions de Français les dupes d’une mystification encore plus énorme que celles que leur font subir quotidiennement leurs dirigeants politiques. Le voici maintenant « dégoûté » par des procédés « méprisables ». On s’acharnerait selon lui sur une victime à terre. Personne ne lui demandait de s’y rouler. Et il y a d’autres victimes qui méritent davantage d’éveiller la compassion, la révolte ou la résistance. Comme ces deux policiers tués par deux malfrats récidivistes et qui n’auraient pas dû croiser leur chemin si la justice fonctionnait correctement.

Or, la justice ne fonctionne pas correctement. C’est vrai qu’il y a un problème de moyens. Le ministre gère un petit budget et doit faire face à l’indépendance ombrageuse des magistrats et à la lenteur des procédures. La France est au 37e rang européen : elle a beau accroître le budget de la justice de 4 % par an, même quand tous les autres diminuent, elle est à la moitié des dépenses allemande ou britannique. Mais précisons : si la surpopulation pénitentiaire est parfois soulignée, ce n’est pas dû au taux d’incarcération français, inférieur à la moyenne européenne, mais à l’insuffisance du nombre de places.

Chaque fois que la gauche est arrivée au pouvoir, son angélisme idéologique lui a fait annuler les programmes de construction prévus par la droite. C’est là que se situe l’origine du mal : dans cette idéologie sociologisante des bobos qui préfèrent Michel Foucault à Alain Bauer. Elle règne sans partage à gauche, mais elle domine également chez les petits marquis des cabinets « de droite ».

Pour ces messieurs et ces dames, la délinquance est un accident de parcours dont le responsable n’est pas coupable, mais plutôt victime. Il a manqué sa rencontre avec la société. Il faut tout mettre en œuvre pour que cette rencontre ait lieu à nouveau, mais dans de meilleures conditions ! Ils oublient ce que disait Durkheim : le crime est une blessure infligée à la conscience collective. Une conscience qui doit être réparée, rassurée sur ses valeurs. Avec, pour les détenus de longue durée, l’obligation de travailler pour payer leur séjour et indemniser les victimes. Et pour les criminels« structurels » — ceux dont les policiers pensent que seul le séjour en prison peut les empêcher de nuire, des personnalités comme Dutroux ou Fourniret —, une mort sociale, faute de quoi ce sont des innocents, policiers ou non, qui seront condamnés à une mort physique.

La révolte des policiers, insuffisamment respectés, protégés, et démoralisés par l’impunité de multirécidivistes est un signal. Lorsque ceux dont Philippe Bilger souligne la splendide mission de Gardiens de la Paix en viennent à douter de leur mission, c’est la société elle-même qui perd confiance dans la légitimité de son ordre et dans sa raison d’être.

Christian Vanneste, le 3 mars 2013

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CITOYENS ET FRANCAIS - dans Société