Cécile Duflot voulait tellement son maroquin ministériel qu’elle a troqué sans rechigner ses paires de jeans pour des jupes de mamie. Elle a surtout appris à avaler les couleuvres que lui tendent semaines après semaines ses camarades socialistes. Sur la question du nucléaire, l’ancienne grande gueule des Verts joue encore et toujours à la carpe pendant que le PS finit de détricoter l’accord de gouvernement qu’elle a personnellement signé.
Les Verts ont de plus en plus de mal à masquer leur arrivisme derrière leur idéalisme de façade. Après le croquignolesque scénario des discussions d’entre deux tours avec le parti socialiste, où PS et écolos ont troqué des réacteurs nucléaires contre des circonscriptions pour les législatives, la sortie d’Arnaud Montebourg nous offre un nouvel exemple du militantisme à dimension variable des écologistes politiques.
Avec bon sens (pour une fois) et pragmatisme, le ministre du Redressement productif (charabia hollandais pour dire ministre de l’Industrie) a réaffirmé que le nucléaire était une « filière d’avenir » pour la France et que le pays ne pouvait se passer ni d’une électricité bon marché, ni des centaines de milliers d’emplois du secteur.
Un langage de vérité qui va à contre-courant de l’idéologie délirante d’Europe Ecologie… mais qui n’a attiré que des réactions tièdes et éparses de la part des écolos. Outre Noël Mamère, jamais avare d’un coup médiatique, les camarades de l’écologie se font très discrets sur ce nouveau coup de couteau au contrat les liant au PS.
Trop occupés à profiter des ors de la République, on n’a pas entendu Jean-Vincent Placé ou Cécile Duflot. Pas plus de bruit du côté de l’accident industriel vert que constitue Eva Joly… Les écolos maugréent, mais restent fidèles aux socialistes malgré les humiliations de plus en plus manifestes qu’ils subissent.
Il faut reconnaître à François Hollande la cohérence de ne pas se laisser dicter sa politique par un crypto-parti d’illuminés qui a fait à peine 2% des voix à la dernière présidentielle.