Pascal Salin, économiste, professeur émérite à l’Université de Paris IX Dauphine, spécialiste de la théorie monétaire et de la finance publique
Dans cette interview par Alain Dumait, Pascal Salin présente son dernier livre « La Tyrannie fiscale » et développe son idée d’un impôt sur la dépense globale.
La fiscalité est une insertion dans les projets humains, c’est pourquoi on peut être hostile à une fiscalité trop élevée. Pascal Salin ne croit pas au consentement à l’impôt qui considère que l’impôt est légitime lorsqu’il est adopté par les représentants du peuple ; or seul l’individu peut consentir lui-même.
La consommation consiste à détruire les ressources et ne pourra plus être taxée. Alors que la partie épargnée repart dans le circuit productif et est à l’origine de ressources nouvelles. Las du bricolage de nos dirigeants en matière de fiscalité, P. Salin fait la proposition d’un nouveau concept : l’impôt sur la dépense globale. L’objectif de ce concept est de sortir de l’assiette actuelle de l’impôt le revenu qui est épargné et de surseoir à l’impôt aussi longtemps que les ressources sont dans le circuit productif.
Une idée de la théorie keynésienne est qu’il faut relancer l’économie par la consommation (keynésianisme). Or il n’y a pas de croissance sans investissement et pas d’investissement sans épargne. Plus l’épargne est élevée et plus le taux de croissance est élevé. Il faut pour cela que les gens acceptent de faire des sacrifices de consommation pour épargner, et l’impôt sur la dépense globale y encourage.
Avec une telle réforme – accompagnée de la suppression de l’ISF et des droits de succession – l’économiste Pascal Salin est convaincu que nous aurions un taux de croissance plus élevé. Il s’agit de se placer du point de vue du propriétaire du patrimoine plutôt que de celui de l’héritier.
On punit celui qui a fait l’effort pour épargner plutôt que pour consommer. On peut se demander pourquoi les efforts de toute une vie deviendrait propriété de l’Etat ?
Pascal Salin préconise aussi de passer d’un système de retraite par mutualisation à un système de retraite par capitalisation, comme le recommandait aussi Jacques Garello lors du dernier colloque de Contribuables Associés.
SALIN Pascal, La tyrannie fiscale, Ed. Odile Jacob, 2014.
Vous pouvez lire un extrait gratuit sur le site de l’Institut Coppet.