Et tout à coup, stupeur… le Défenseur des droits se réveille !
Dominique Baudis vient d’alerter le ministre de la Justice du développement de sites Internet qui mettent en relation des donneurs de sperme ou des mères porteuses avec des personnes qui veulent devenir parents. « Ces sites révèlent de la part des personnes en demande d’enfant un état psychologique qui les expose particulièrement aux dérives d’une activité commerciale exploitant leurs espoirs. » La prise de conscience serait presque touchante…
Quand la loi permet à deux hommes ou deux femmes de se marier et d’adopter, lorsque des sénateurs écrivent que l’infertilité des homosexuels est« sociale », ce n’est pas du tout une manière d’exploiter un espoir qui mène droit à ce genre de dérives, hein ?
Quitte à se réveiller, il serait plus intelligent de dénoncer les causes plutôt que les conséquences… Oui, ces sites mettent en relation des personnes « dans le but délibéré de réaliser des actes de procréation », et vont jusqu’à « accueillir explicitement des propositions d’abandon d’enfants à naître ». Ils proposent PMA et GPA, finalement, à l’amiable ! Donc, quoi ? Ils sont dénoncés en attendant d’être légaux, comme promis, et de bénéficier de subventions d’État estampillées égalité-partage-tolérance ?
Parce que c’est bien gentil, cette indignation soudaine, mais ce n’est pas faute d’avoir prévenu. Le 10 janvier dernier, une plainte contre X était déposée par l’association « Juristes pour l’enfance » contre la société américaine « Extraordinary Conceptions » mettant en relation des couples français et des mères porteuses américaines en vue de contrats de GPA… Réaction de la chancellerie (carrément) : « Il ne s’agit ici que de réunions d’information, les poursuites ne sont donc pas possibles. »
L’entreprise de mères porteuses et de don d’ovule « Circle Surrogacy », qui propose des devis en ligne pour estimer le prix de l’enfant commandé, faisait sa promotion à Paris le 21 février dernier… aucune réaction.
Oui, la réalité est crue : deux hommes cherchent une « amie-maman » pour porter « leur » enfant, une femme célibataire cherche un donneur de sperme pour rapport unique ou pour insémination, un couple homo veut éviter les lourdeurs administratives… Ensemble, trafiquons la nature pour satisfaire nos désirs… Ce n’est certainement pas madame Taubira qui va s’émouvoir d’un tel projet…
Mais voilà, ce sont des « sites commerciaux » aux « chiffres d’affaires croissants »… C’est quoi, le problème ? L’État est jaloux de ne pouvoir taxer la vente et l’achat d’enfants en ligne, c’est ça ?
Le Défenseur des droits a raison un peu tard : ces pratiques bafouent les droits élémentaires de l’enfant à être reconnu comme autre chose qu’un bien de consommation… Dans ce cas, il faut que cessent les promesses de légalisation de la PMA (qui entraînerait nécessairement celle de la GPA au nom de ce principe fourre-tout d’égalité), et que la circulaire Taubira, permettant de nationaliser les enfants conçus par GPA à l’étranger, soit retirée immédiatement.
Mais maintenant que l’adoption est légale, au nom de « l’égalité »…