A l’heure où le Président Obama fait le forcing pour promouvoir une entrée de la Turquie en Europe, il est temps de s’interroger sur ses agissements. Qu’est-ce que cela cache ? Il n’est d’ailleurs pas le seul, car de nombreux partis politiques semblent pousser à terme à cette accession, y compris le MR chez nous en Belgique.
Le Parti Populaire n’est pas favorable à cette idée.
Obama n’a pas à nous imposer les fruits de sa politique et nous nous permettons de nous opposer à ce concept condamné par l’évolution de la Turquie.
Dans notre Journal « Le Peuple » nous avons écrit régulièrement des articles concernant la Turquie et les profonds changements que la politique de Recep Tayyip Erdoğan, Président de la République, imprime à son pays.
De très nombreux observateurs de ce pays accusent l’actuel Président d’une grave dérive autoritaire et de vouloir islamiser la société turque.
A de multiples reprises Erdoğan a d’ailleurs confirmé le rôle des femmes dans le contexte qu’il souhaite. Nous reprenons ce que nous avons déjà écrit : « Durant une allocution devant une assemblée composée en majorité de femmes pour un sommet sur « La Justice et les Femmes », Erdoğan a critiqué durement les féministes en les accusant d’être opposées à la maternité. Dans un passage de son discours il a confirmé que « notre religion – l’islam- a défini une place pour les femmes dans la société : la maternité ». Il essaye aussi de limiter l’accès à l’avortement par des lois qui ont été modifiées en ce sens.
Tout le monde sait que le Président turc, a muselé les médias, la police, la justice et l’armée. Donc c’est un pays où la liberté d’expression n’existe pas et où la critique de l’état entraîne des condamnations sévères.
A l’heure où la Turquie, entre autres :
- Repousse une solution raisonnable pour Chypre,
- Refuse de reconnaître le génocide Arménien,
- Pratique une politique discriminatoire vis-à-vis des Kurdes
- Ne présente pas une attitude claire par rapport à l’Etat Islamique,
- Remet en cause sa laïcité,
Est-il pensable d'examiner l’accession de la Turquie dans l’Europe ?
Ce n’est pas tout, à court terme, les Turcs seront plus nombreux que les Allemands. On estime qu’ils seront 82 millions en 2029. Ce qui donnera à la Turquie le plus grand nombre de députés au Parlement Européen. Sans pouvoir donner des chiffres définitifs aujourd’hui, les estimations seraient pour cette époque : aux environs de 100 députés turcs pour un peu moins de 900 députés au total. Ce serait le groupe de députés le plus important et en association avec d’autres députés européens imposeraient leurs vues à l’ensemble des citoyens européens.
Ce n’est pas raisonnable pour des relations harmonieuses.
De plus la Turquie est membre de l’OCI (Organisation de la Coopération Islamique) qui regroupe 57 pays musulmans. Ces pays souhaitent que la charia soit partiellement la base de leur législation. Cela est totalement incompatible avec le droit européen.
Nous ne passerons pas en revue tous les acquis nécessaires à la Turquie pour devenir compatible à cette accession. Il y en a beaucoup qui ne seront jamais réalisés. De même que nous éviterons dans cet article de détailler les coûts exorbitants pour les européens qu’entrainerait cette décision. En cause, entre autres, le PIB turc faible et la libre circulation des travailleurs.
La conclusion est semble-t-il évidente pour nous. Oublions cette accession et gardons des relations amicales avec ce pays, chacun continuant sa route à sa manière. Ce qui n’empêchera nullement de continuer de nouer des accords militaires, commerciaux ou autres.
Un vote vous est accessible pour démocratiquement connaître les décisions de nos lecteurs ci-après. Nous vous remercions pour votre avis anonyme.
JACQUES D’EVILLE
Vu sur : http://www.lepeuple.be/pour-ou-contre-laccession-de-la-turquie-a-leurope/43058