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23 novembre 2014 03:18

Le discours de P. Poroshenko devient de plus en plus émotionnel, au fur et à mersure que sa popularité baisse au profit de Yatséniuk et qu'il n'arrive pas à mettre en place un Gouvernement contrôlable.

Le dernier discours en date annonce la volonté de détruire par tous les moyens les habitants du Donbass. "Nos enfants iront dans les maternelles, les leurs seront dans les caves". La guerre est donc totale, personnelle. Il ne s'agit pas de se battre contre des résistants armés. Mêmes les enfants doivent être détruits.

Donc l'avenir de la région doit être détruit. La terre ne peut être reprise que brûlée? Soit, elle le sera. Un blocus socio-économique est décrété, qui n'a rien à voir avec une régulation politique et pacifique du conflit. Il doit forcer les gens à faire leur choix de survie: soit partir et vivre, soit rester et mourir. Toutefois, Poroshenko semble être allé trop loin et le Président russe déclare que la Russie, si tel doit être le plan du pouvoir ukrainien, ne laissera pas faire.


Le 14 novembre, lors du discours de P. Poroshenko devant les forces de l'ordre, il est tout d'abord question de règlement politique de la situation dans le Donbass. Rien d'inhabituel. Jusqu'à ce que le Président ukrainien ne se prenne les pieds dans le tapis glissant de l'émotion grand public. A Odessa. A Odessa oser dire qu'il s'agit d'une ville de Bandera. Et que c'est un compliment que de le déclarer. Le dire après lemassacre.

Remarquez, il est vrai que les Occidentaux, américains et européens, n'ont pas vraiment voulu en parler, donc cela est permis. Les responsables, depuis le mois de mai, ne sont toujours pas inquiétés. Les enquêtes tournent en rond. Alors pourquoi pas le Donbass?

 

Et Poroshenko s'emballe. "Nous aurons du travail, eux pas. Nous aurons des pensions de retraite, eux pas. Nous soutiendrons les gens - les enfants et les retraités, mais pas eux. Chez nous les enfants iront à l'école et dans les maternelles, chez eux ils resteront assis dans les caves. Parce qu'ils ne savent rien faire! C'est comme ça, c'est exactement comme ça que nous gagnerons la guerre!"

 

Autrement dit, Poroshenko ne reconnait pas les habitants du Donbass comme des citoyens ukrainiens. Ils les considèrent à peine comme des hommes en fait, "eux" ceux "qui ne savent rien faire". Car il s'agit là d'une rhétorique de haine digne du nazisme contre les juifs. Poroshenko veut faire du Donbass un ghetto géant qu'il veut affamer. Pour cela , lesmécanismes juridiques se mettent en place.

 

Poroshenko a fait annuler la loi sur le statut spécial des régions ukrainiennes de Lugansk et Donetsk, qui n'a jamais fonctionné. Donc,de facto, il reconnait que ces régions ne font plus partie de l'Ukraine.
Mais il ne veut pas le reconnaître juridiquement, il veut les reprendre. Donc il place les gens devant un choix: soit vous restez et mourrez (car maintenant ils ne peuvent même plus aller chercher l'argent sur leur compte en zone ukrainienne), soit vous partez et vivrez selon nos conditions. Un choix qui, sur le plan juridique, manque totalement de fondement.

 

La Banque centrale n'a plus le droit d'accréditer les comptes des personnes résidant dans les zones qui ne sont pas militairement contrôlées par Kiev. Les services publics sont interrompus, les pensions de retraite ne sont plus payées, les aides sociales non plus. 

 

Soit, c'est la guerre. Et non une simple opération anti-terroriste. Mais ces gens sont toujours formellement citoyens ukrainiens. Kiev ne les a pas déchu de leur nationalité. Ils ont travaillés toute leur vie, leur pension est conforme au droit ukrainien. Kiev doit choisir: soit ils sont citoyens ukrainiens et doivent continuer à recevoir leurs pensions de retraite, soit ils sont déchus de leur nationalité - ce que l'Ukraine ne peut se permettre de faire - et dans ce cas, chaque situation individuelle doit être analysée, en fonction du lieu de travail, de l'entreprise etc.

Aucune décision en bloc n'est valablement fondée en droit. Et pourquoi ne peuvent-ils plus avoir accès à leur compte en banque? En raison de leur lieu de résidence? C'est illégal. Leur argent n'a pas été gagné en violation de la loi ukrainienne, ou alors il faut le prouver, il faut une décision de justice individuelle. La provenance de l'argent de chaque compte doit être vérifiée.

 

En ce qui concerne la fermeture des services publics. Un Etat assure, et est obligé d'assurer, le fonctionnement des services publics sur son territoire. C'est d'ailleurs un des critères d'existence de l'Etat en tant que tel. Un Etat qui n'assure pas le fonctionnement normal et régulier des services publics est inexistant. Donc, soit Kiev reconnait la faillite de l'Etat ukrainien en tant que tel, et il nous faut en tirer les conséquences, notamment en ce qui concerne le droit irréfutable des régions de sortir d'un Etat inexistant.

Soit Kiev reconnait l'autonomie, l'indépendance, des régions du Donbass et donc n'a plus de raison d'y assurer le fonctionnement des services publics, cela revient de droit à la nouvelle structure étatique. Mais il n'a plus alors non plus de fondements juridiques pour maintenir l'opération anti-terroriste, car ne n'est plus son territoire.

Toutefois, V. Poutine, de manière préventive et très explicite, a rappelé que la Russie ne laissera pas Kiev détruire ses opposants politiques. Il rappelle que ce jeu est extrêmement dangereux, pour l'Ukraine elle-même. Même lors du conflit avec en Tchétchénie contre les extrémistes islamistes que l'on voit fleurir un peu partout aujourd'hui, la Russie a continué à payer les pensions de retraite, n'a pas coupé le système bancaire. Car elle estimait que les habitants de Tchétchénie étaient des citoyens russes et non un groupe consolidé de terroristes. 

 

Cette réaction de la Russie montre que les risques de destruction massive de la population ne sont pas inimaginables. Il faut dire que l'Histoire l'a déjà tristement montré. Rappelons-nous le massacre de l'enclave serbe en Croatie, le 4 août 1995. 200 000 soldats croates, avec chars et soutien aérien de l'OTAN ont attaqué l'enclave serbe et ses 15 000 soldats mal armés. En 5 jours, la région et sa population furent rayées de la carte. La Croatie a repris le contrôle du territoire, vide, mais peu importe. Et aucun responsable du massacre n'a été inquiété.

 

C'est un précédent intéressant pour Poroshenko. Autrement dit, si l'Occident lui donne le droit au génocide, la Russie a fermement prévenu qu'elle s'y opposera.

 

vu sur : http://russiepolitics.blogspot.fr/2014/11/poutine-c-poroshenko-le-genocide-de-trop.html?utm_source=feedburner&utm_medium=email&utm_campaign=Feed:+RussiePolitics+(Russie+politics)

 

 

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