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david MIEGE
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5 novembre 2013 21:30

Apple, Blackberry, Nokia, Samsung : des géants de l’électronique… qui ne savent pas vraiment d’où proviennent certaines de leurs matières premières. L’étain en l’occurrence indispensable à la réalisation des soudures des plaques électroniques des smartphones ou tablettes. A l’autre bout de la chaîne de fabrication, dans les mines indonésiennes de Bangka qui fournissent 30% de l’étain mondial, au moins une personne meurt chaque semaine. Vous avez dit responsabilité sociale ?

40 : c’est le nombre de métaux contenus dans chaque smartphone. Parmi eux : l’étain, dont on se sert pour faire les soudures. Le secteur de l’électronique utilise près de la moitié des approvisionnements mondiaux de ce précieux matériau, et ses besoins augmentent sans cesse. En cause : la multiplication des smartphones, tablettes et autres joujoux, la course à l’innovation, la faiblesse du taux de recyclage et la courte durée de vie de ces divers appareils.

30% de l’étain actuellement utilisé viennent de l’île indonésienne de Bangka. Où les conditions de travail sont fort éloignées du confort que nous apportent au quotidien nos mille et une applications high tech. Selon l’enquête réalisée par Les amis de la terre en 2012, au moins une personne meurt chaque semaine sur les chantiers. Des enfants trimeraient aussi dans les mines. Coté environnemental, le bilan n’est pas plus brillant : les forêts sont détruites à 65% et plus de 70% des récifs coralliens sont endommagés. La pollution des rivières et de l’eau de mer chasse les poissons, forçant les pêcheurs à abandonner leur activité. Et privant les communautés locales de précieuses ressources alimentaires.

Opacité de la sous-traitance

Qu’en pensent les grands fabricants ? En novembre 2012, les Amis de la terre ont lancé la campagne Make it better, pour demander aux géants de l’électronique s’ils utilisaient, ou non, de l’étain en provenance de l’île de Bangka. Des milliers de consommateurs ont relayé cet appel, ce qui a obligé Nokia, Sony, BlackBerry, Motorola et LG electronics à sortir de leur silence. Soit pour admettre utiliser de l’étain en provenance de l’île indonésienne, soit pour s’engager à trouver des pistes d’amélioration des conditions de son extraction.

Make it better réclamait par ailleurs de nouvelles règles du jeu, qui obligeraient les entreprises à révéler les coûts humains et environnementaux de leurs méthodes d’approvisionnement. « L’industrie minière de l’étain représente une part importante de nos sous-traitants, a ainsi affirmé Blackberry. Avant d’ajouter : « Les effets sur l’environnement et les risques pour la santé de cette branche industrielle nous inquiètent », et de promettre de « tout faire pour améliorer les conditions de travail des Indonésiens. » Nokia, que devrait racheter Microsoft, reconnaît ignorer si parmi ses sous-traitants, certains s’approvisionnent en étain sur l’île de Bangka. « Étant donné que nous ne pouvons nous assurer que les matières premières qui servent à fabriquer nos produits proviennent de ressources exploitées de façon responsable, d’un point de vue social et environnemental, nous travaillons à clarifier la situation sur place. » Quant au sud-coréen Samsung, il refusait de communiquer sur le sujet. Si les grands groupes ne savent même plus où ils s’approvisionnent...

Apple : « Mains sales, poches pleines »

De son côté, Apple - 95 millions d’i-phones vendus en 2011 - demeure discret sur l’origine de l’étain qu’utilisent ses sous-traitants. Cette opacité tranche avec les engagements du PDG de l’entreprise Tim Cook, qui promettait de rendre les chaînes de sous traitance plus transparentes... « Les récentes inquiétudes à propos de l’exploitation minière illégale d’étain sur l’île de Bangka ont conduit Apple à mener une enquête sur place pour en savoir plus (...) et mieux comprendre la situation », peut-on lire sur le site Internet de l’entreprise. Ce manque de transparence lui vaut d’être nominé dans la catégorie, « Mains sales, poches pleines », du prix Pinocchio, décerné à l’entreprise ayant mené la politique la plus opaque au niveau financier. En 2012, le chiffre d’affaire d’Apple a bondi de 60%, pour atteindre 115 milliards d’euros, et ses bénéfices ont grimpé de 40%. Vraiment sympas ces Indonésiens.

Nolwenn Weiler

Photo : © Les Amis de la terre

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