Depuis quelques semaines, les États-Unis sont le théâtre de plusieurs scandales. D’abord, il y a l’affaire Benghazi dans laquelle la Maison-Blanche est soupçonnée de ne pas avoir porté assistance à la délégation américaine située en Libye alors que celle-ci était victime d’un attentat terroriste qui a coûté la vie à quatre diplomates.
Ensuite, il y a les accusations selon lesquelles le Internal Revenue Service (IRS), le fisc américain, harcèlerait des organisations conservatrices, celles affiliées au mouvement Tea Party, ainsi que celles qui supportent l’État hébreu. Certes, le rôle joué par les sénateurs démocrates et le président lui-même n’a pas encore été démontré.
Toutefois, le fait que le directeur de l’IRS ait effectué un nombre record de visites à la Maison-Blanche, soit 157 visites depuis l’assermentation du président Obama en 2009 (autant que Hillary Clinton, Tim Geithner et Eric Holder réunis), est intrigant. À titre comparatif, le précédent directeur de l’IRS, Mark Everson, ne s’était rendu à la Maison-Blanche qu’une seule fois au cours des quatre dernières années de l’administration Bush.
Finalement, il y a l’indignation et la colère déclenchées par le ministère de la Justice à qui l’on reproche d’avoir espionné une centaine de journalistes de l’Associated Press et de Fox News. Tous les appels et les courriels de certains journalistes ainsi que ceux de leurs familles ont ainsi été épluchés, ce qui constitue une attaque sans équivoque contre la liberté de la presse.
Mensonges, profilage et espionnage. C’est plus que suffisant pour envisager que le président Obama connaisse le même sort que le président Nixon en 1974. Néanmoins, ces scandales ne constituent que la pointe de l’iceberg.
En effet, sans tambour ni trompette, la National Security Agency (NSA), une agence de renseignement américaine spécialisée dans l’interception et l’analyse de communications, a récemment inauguré une partie de son nouveau centre de collecte et de stockage de données situé dans l’Utah. Ce centre est exceptionnel à plusieurs égards. D’abord, parce que sa capacité de traitement et de stockage de l’information est titanesque. Elle se mesure en yottaoctets (1 suivi de 24 zéros), soit en millions de milliards de gigaoctets, ce qui équivaut à plusieurs milliers de fois la capacité totale de tous les ordinateurs du monde réunis.
Ensuite, et surtout, parce qu’il s’agit d’un centre voué à l’espionnage intérieur. Toutes les activités électroniques de tousles citoyens américains, des suspects comme des innocents, seront surveillées. Rien ni personne ne sera épargné. Courriels, communications téléphoniques, messages textes, transferts de données, activités sur Internet, itinéraires de voyage, transactions électroniques en tous genres, etc. Pas le moindre octet n’échappera à l’Oncle Sam.
Pourquoi un mécanisme d’espionnage aussi démesuré ? La NSA invoque des raisons de sécurité nationale. C’est possible ! Toutefois, l’histoire des nations nous a appris qu’un gouvernement qui collecte d’importantes quantités d’informations finit toujours par devenir une puissante machine d’intimidation, de contrôle et d’élimination des citoyens qui osent remettre en question le pouvoir établi. Thomas Jefferson disait : « Quand l’État craint le peuple, c’est la liberté. Quand le peuple craint l’État, c’est la tyrannie ».
La NSA dit vouloir contrer le terrorisme. Et si elle cherchait plutôt à semer la terreur ? L’empire américain est décidément sur une pente bien dangereuse !
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Publié initialement par Le Journal de Montréal.
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