Rares sont les médecins qui, au nom de la vérité et au détriment de leur carrière, ont osé se positionner contre la pensée unique de la médecine et les intérêts économiques des grandes firmes pharmaceutiques. C’est le cas en particulier pour la question du cancer et des maladies dégénératives.
En effet, remettre en cause les traitements habituellement proposés ou offrir des moyens très simples et peu couteux de prévenir ces maladies, ce n’est pas sans conséquences. Toute une industrie vit sur la rentabilité économique des traitements de chimiothérapie et sur les ventes de médicaments. De sorte que bien souvent, dans les politiques publiques de santé, ce n’est pas l’intérêt du patient qui prime.
Nicole Delépine, spécialiste du cancer des enfants
Nicole Delépine est pédiatre oncologue, spécialiste du cancer de l’enfantet dirige l’Unité Fonctionnelle de Cancérologie de l’Adolescent et de l’Adulte Jeune de l’hôpital Poincaré de Garches. Depuis les années 1980, elle n’a de cesse de se battre dans l’intérêt du patient et contre une « médecine non humaine » qui ne considère le patient que comme un amas de cellules à traiter. Son expérience de terrain auprès des enfants cancéreux lui a permis d’entrevoir les problèmes.
Elle déclare ainsi au site Principes de santé (l’interview complète est ici) que les patients sont infantilisés et que la santé est soumise « à l’emprise des gros laboratoires pharmaceutiques ». Pour elle, « chaque cas doit être étudié selon l’ensemble de la personne. Il faut individualiser les dosages, les molécules, en fonction de ce qui marche déjà, associer une chimiothérapie de pointe à de la chirurgie conservatrice et/ou de la radiothérapie éventuelle, entourer le patient car nous avons une responsabilité énorme dans son moral et donc dans sa guérison. »
La spécialiste dénonce aussi les traitements appliqués automatiquement, tout juste sortis d’un ordinateur, et les « essais cliniques » souvent proposés aux patients. Ces expérimentations, impulsées par les laboratoires, coûtent d’ailleurs une fortune à la sécurité sociale alors qu’ils ne sont pas encore sur le marché. A cet égard, elle considère que l’argument du trou de la sécurité sociale est un faux problème. Il ne ferait qu’inciter les patients à se pencher vers les assurances privées. Car finalement, « qu’est-ce qui coûte cher ? Les médicaments bien sûr (et surtout les psychotropes qui endorment – les consciences) ? » Le coût de dysfonctionnement général, lié à la bureaucratie et aux agences sanitaires, est énorme. Elle le calcule à plus de 15 milliards d’euros. Mais de telles réformes sont bloquées par le lobby pharmaceutique.
Les méthodes de traitement de Nicole Delépine sont reconnues et c’est pourquoi de nombreux parents viennent la trouver, en dernier recours. Voici quelques témoignages poignants :
André Gernez, chercheur reconnu et méconnu
André Gernez est décédé le 8 janvier dernier, à presque 91 ans. Peu connu du grand public, on lui doit pourtant des découvertes fondamentales (éléments biographiques sur le site de l'association pour André Gernez). Dès le début de sa carrière, sa rigueur d’esprit lui permet d’entrevoir certaines contradictions dans des postulats essentiels de la biologie. Il va alors remettre en cause les dogmes établis du double cycle cellulaire et de la fixité neuronale pour finalement parvenir à énoncer le concept des cellules souches.
Mais André Gernez est aussi connu pour d’autres travaux de génie dans la continuité de ses premières découvertes. Ils ont pourtant été mis sous silence alors même qu’ils avaient été validés et publiés par la communauté scientifique internationale. Parmi ceux-ci ont retrouve ses études sur lecancer et les maladies dégénératives. Le médecin revient sur tous ses travaux dans un documentaire, Le Scandale du siècle.
Dans les années 1970, le docteur Gernez met en place un protocole relativement simple, principalement à base de jeûne et de cure de vitamines, de prévention des cancers. Les études et expérimentations ont montré son efficacité. Mais le protocole va pourtant rester lettre morte car, pas assez rentable, jamais relayé par les politiques publiques.
Un combat difficile
Nicole Delépine comme André Gernez ont rencontré de nombreux obstacles suite à leurs prises de position. Pour la première, qui s’est mise à dos de nombreux confrères, des menaces émergent régulièrement pour fermer son unité alors même que les soins proposés ont montré leur efficience. Elle indique aussi les intimidations effectuées. « Dès 1984, mon mari, qui cherchait déjà à privilégier la chirurgie conservatrice, s’est vu convoqué devant le conseil de l’Ordre pour n’avoir pas amputé une fillette de 4 ans et demi. L’affaire s’est soldée en non-lieu mais d’autres incidents d’intimidation ont suivi. L’enfant a conservé sa jambe. Nous, nos convictions. »
Quant à André Gernez, tout au long de sa vie et malgré les censures dont il faisait l’objet, il a toujours eu à cœur de continuer ses travaux et d’alerter les autorités. Dans son avis de décès, on relaie que « l’accueil réservé à son travail par la communauté scientifique internationale fut unanime. (…) Alors que des travaux de recherche paraissaient partout dans le monde validant ses propres travaux, un silence, qu’il qualifiera de concerté, était instauré, sur ses propositions. De nombreuses tentatives pour le briser ont été menées de toute part. »
Que faire ?
Les deux médecins ont tous les deux souligné le devoir qu’ont les patients de se renseigner par eux-mêmes. Il est important de multiplier les avis et de ne pas accepter comme définitif le diagnostic d’un médecin qui nous dit condamné. Dans le même temps, les possibilités offertes quant à la prévention doivent être connues de tous pour avoir un impact sur les politiques publiques (cf le livre d’André Gernez publié en 2012, Pour une politique publique de prévention active des cancers). « C’est de l’intérêt de tous, car nous sommes tous concernés. »
Pour plus d’informations sur les travaux de :
Nicole Delépine : http://www.nicoledelepine.fr
André Gernez : http://www.gernez.asso.fr