[Extraits d'articles québecois, remaniés pour un lectorat français] Des élections générales se tiendront au Québec en septembre et l’un des partis en lice, le Parti Québecois (PQ), fait actuellement campagne pour l’adoption une charte de la laïcité. Une candidate du PQ, Djemila Benhabib s’est ainsi prononcée pour le retrait du crucifix à l’Assemblée nationale. Le maire de la ville de Saguenay, Jean Tremblay, a violemment réagi et s’en est pris à Mme Benhabib parce qu’elle est d’origine algérienne.
«Ce qui me choque, c’est de voir que nous, les Canadiens français, on va se faire dicter comment se comporter par une personne qui arrive d’Algérie »
«Ce qui me choque, c’est de voir que nous, les mous, les Canadiens français, on va se faire dicter comment se comporter, comment respecter notre culture par une personne qui arrive d’Algérie », a lancé le maire Tremblay en interview. «Notre culture du Québec, notre drapeau du Québec, elle le sait que c’est la croix chrétienne qu’il y a là-dessus? Je n’aime pas que ces gens-là viennent ici et nous établissent leurs règles.»
Ses déclarations ont fait le tour des médias au Canada, soulevant de nombreuses protestations, et ont créé une vague de réactions sur les réseaux sociaux. Ci dessous, l’interview radio intégrale qui a déclenché l’affaire :
A la suite de cette première interview, Jean Tremblay a martelé le même message de façon encore plus ferme sur d’autres antennes :
« On va se laisser dicter nos règles par une personne qui n’a pas connu nos ancêtres, qui n’a pas connu notre histoire… On est assez bonnasses et mous, nous les Québecois, pour dire « oui, oui, vous avez du bon sens ». Et tout a du bon sens, sauf ce qu’on a appris dans notre culture et dans notre histoire ! Ca, non, ca n’a pas de sens ! Vous savez, on devrait aussi enlever le drapeau du Québec. Vous regarderez la signification de la croix qu’il y a sur le drapeau du Québec. C’est vraiment la croix chrétienne. Jean Chrétien [ancien premier ministre du Canada NDLR], il devrait changer son nom. Et René Lévesque, [ancien premier ministre du Québec- NDLR] son nom vient de l’évêque, justement. »
Ci-dessous, l’autre interview radio intégrale [que nous vous recommandons]
Malgré le tollé qu’il a provoqué, Jean Tremblay persiste et signe :
«Je ne regrette pas du tout ce que j’ai dit. Je veux que les valeurs des Québécois soient respectées. Nos valeurs sont basées sur la langue et notre religion depuis notre fondation.»
Pour Yves Lévesque, maire de Trois Rivières, Jean Tremblay parle au nom de la majorité silencieuse.«Ça donne un portrait de ce qu’une majorité des gens pensent de façon silencieuse au Québec, par rapport à tout au niveau de la charte sur la laïcité», a-t-il dit.
Un candidat libéral, Serge Simard, a de son coté salué le courage de Jean Tremblay. En conférence de presse, il s’est porté à la défense du maire de Saguenay. Serge Simard affirme que le maire de Saguenay est « reconnu comme quelqu’un qui a de la poigne, qui a des idées et qui les défend. Il ne manque aucune occasion de faire valoir ses idées et je pense qu’il a vraiment un courage que pas beaucoup de monde a, honnêtement. » (voir la vidéo ici)