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david MIEGE
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5 février 2015 03:08

privilège

 

Je ne vais pas faire sur cet article de la démagogie de bazar ou comme on dit à gauche le « populiste » mais je vais parler d’un sujet que je maîtrise assez bien, étant un ancien attaché parlementaire de l’Assemblée nationale et du Sénat.

 

J’ai fréquenté professionnellement ces deux chambres pendant de nombreuses années, même s’il est vrai que je connais mieux le Sénat. J’ai fait mon travail parlementaire, rédigé des textes de lois dont le service civique, des amendements, des questions écrites ou orales (celles qui passent sur France 3) au gouvernement, des rapports parlementaires, j’y ai organisé des réunions, des colloques, des visites. Bref j’ai toute légitimité d’en parler sans me tromper.

Dernièrement, les médias ont mises en lumière les émoluments de nos députés et sénateurs. Ainsi, en plus de toucher chaque mois 5700€ net, ce qu’à titre personnel je trouve normal, un cadre supérieur ne peut être rémunéré au SMIC sous peine de voir la corruption explosé, ceux-ci ont comme avantages :

Sénateur :

 « une dotation de 75 euros par jour leur est versée ) mais ils peuvent aussi bénéficier de prêts avantageux pour l’achat d’un logement… Jusqu’à 75 000 ou 150 000 euros selon la région, au taux annuel de 2 % sur 18 ans. »

« Comme pour les députés, chaque sénateur peut profiter de la gratuité du réseau SCNF et en 1re classe (demi-tarif pour les conjoints) ainsi que 46 allers-retours en avion, en France métropolitaine. Arrivé à Paris, chaque élu bénéficie de 3 000 euros de frais de taxi par an, d’une carte gratuite pour le métro et surtout du parc auto du Palais (une vingtaine de voitures à 45 000 euros l’unité). »

« Il existe 78 « groupes d’amitié » avec les pays étrangers. Ils permettent aux sénateurs de partir en voyage tout frais payés (et souvent en famille). Le travail sur place laisse beaucoup de temps libre pour les activités touristiques. Chaque sénateur peut adhérer à autant de groupes qu’il le désire. Il leur est demandé une cotisation annuelle de seulement 19 euros par pays. Et c’est sans compter les quelques dizaines de « groupes d’étude », à l’intitulé sympathique, comme « les arts de la rue et du cirque » ou « la chasse et la pêche ». Ces groupes sont le lieu d’intrigues de couloir et de lobbying, dont le Sénat est le carrefour. »

« Parmi les multiples ressources du Sénat, la réserve parlementaire (qui sert à financer des associations et des collectivités dans les circonscriptions) est comme la partie émergée de l’iceberg. Elle s’élève, selon les spécialistes du sujet, à 150 millions euros, Sénat et Assemblée nationale confondus. Le crédit de cette caisse, caché à l’intérieur des budgets de différents ministères, ne sert qu’à acheter les électeurs… Le vrai pactole, est celui de la caisse de retraite des anciens sénateurs qui se monterait à quelque 500 Meuros. »

« La retraite maximum peut atteindre 6000 euros mensuels pour 25 ans de cotisation. Pour bien se rendre compte, après un mandat de six années, un sénateur recevra 1869 euros de pension. Cette somme est supérieure à ce que touche un Français du privé après 40 ans de cotisation. La réforme de 2010 ne change quasiment rien, si ce n’est l’âge légal de départ en retraite. Les veuves et veufs, pour leur part, touchent 66 % de réversion, taux le plus élevé de France… »

éEn 2013, le montant de la dotation de l’Etat dépasse les 323 millions d’euros. Cette enveloppe, votée par les sénateurs, est immédiatement placée, personne ne sait où, et fait des petits. Le profit ainsi dégagé, les Français ne le revoit pas, cela va de soit… Il sert probablement à opérer de nombreux et luxueux travaux de réfection du Palais et des immeubles achetés ici et là dans les beaux quartiers parisiens. Comme par exemple l’achat du 46, rue de Vaugirard en 2002, dont la rénovation a coûté plus de 10000 euros le mètre carré. »

Député :

« Pour ce qui est du métro, les députés et sénateurs disposent d’une carte qui leur permet de voyager sur le réseau parisien à leur guise, gratuitement. Cependant, beaucoup préfèrent aux transports en commun la flotte de voitures mise à leur disposition. Un coup de téléphone, et une Citroën C6 noire aux vitres teintées avec chauffeur les attend dans la cour pour les emmener à l’adresse de leur choix à Paris et en région parisienne. Et s’il n’y a pas de voiture ou de chauffeur disponible, le service des transports commande pour eux un taxi, qui leur sera remboursé. »

« Pour ses voyages en France, le parlementaire peut retirer ses billets 1ère classe gratuits aux guichets SNCF et Air France qui lui sont dédiés au sein de l’Assemblée et du Sénat. Les voyages sur les réseaux ferrés ne sont pas limités en nombre, ni géographiquement.

Et si le train est complet, une ligne téléphonique a été mise en place, qui permet de leur débloquer une place sur le trajet souhaité. Quant aux voyages aériens, le député métropolitain a droit chaque année à 80 passages entre Paris et sa circonscription, mais aussi douze passages en France, hors circonscription – en classe Affaires, bien évidemment ! »

« les députés peuvent disposer d’un appartement à la questure, prêté par l‘un des trois questeurs. Dans ce cas, le service et les boissons sont fournis par la questure : le député invitant n’a plus qu’à payer les viennoiseries, le pain et quelques fruits, soit environ 2 euros par tête… C’est ainsi que l’endroit est réputé pour organiser les petits-déjeuners les moins chers de Paris ! »

« Même chose à déjeuner et à dîner : les invitations s’accumulent, dans les plus beaux restaurants de la capitale, pour des déjeuners, dîners, soirées, sans compter les avant-premières de cinéma, spectacles, concerts, opéras, tous assortis du cocktail de rigueur ! »

« Dans son bureau, le député dispose d’office d’une télévision dernier cri, de deux ordinateurs et d’une imprimante. S’il a besoin d’une quelconque installation supplémentaire, un service d’intendance efficace est à son service pour installer ses cadres, une nouvelle étagère, une lampe de bureau, un meuble, nettoyer la moquette ou repeindre les murs – aucun contrôle n’étant effectué pour éventuellement limiter les demandes excessives des uns ou des autres, pour ne pas parler de « caprices ». »

« Besoin de stylos, cahiers, d’une cartouche d’imprimante ou de classeurs ? Il suffit de se rendre au bureau des fournitures ou, encore mieux, de passer une commande, et tout ce que souhaite le parlementaire lui est déposé à son bureau. Seules les cartouches d’imprimante sont limitées. Pour le reste, c’est à la demande. Ainsi, à l’approche de la rentrée scolaire, les employés aux fournitures constatent avec amusement une augmentation passagère des commandes… ! »

« Le montant actuel de l’indemnité représentative de frais de mandat (IRFM) : 5770 euros bruts par mois pour les députés »

« Une coquette somme qui recouvre largement les frais de fonctionnement d’un secrétariat parlementaire – frais qui ne comprennent pas les salaires des collaborateurs – qui font l’objet d’une enveloppe particulière. Au vu de la prise en charge, plus que complète, des frais quotidiens du parlementaire, le traitement proprement dit de nos élus, baptisé pudiquement « indemnité parlementaire », s’apparente ni plus ni moins à de l’argent poche. En 2013, le montant en est de 7100,15 euros bruts par mois, au Sénat comme à l’Assemblée. » Infos de Contribuables et associés

http://www.lesenquetesducontribuable.fr/2015/01/29/deputes-plus-belle-la-vie/48798

http://www.lesenquetesducontribuable.fr/2015/01/29/senat-au-club-des-rois-faineants/48808

Pour moi le problème ne sont pas les émoluments comme je l’écris plus, mais le prix payé pour des gens qui n’en ont pas le niveau. De tout temps, les petits à côtés ont existés au sein de nos institutions, seulement derrière il y avait une efficacité certaine. Richelieu ou Mazarin en son temps se servaient des caisses de l’Etat, seulement la France a grandi sous leur régence. Aujourd’hui les français n’acceptent plus ces pratiques car nos hommes politiques n’ont pas le niveau intellectuel de leur prétention. Sous leur gouvernance et leurs décisions débiles, la France décline. Un français lambda comme je l’ai souvent entendu, dira à raison : « En plus d’être nuls, ils sont voleurs ! ».

Je peux dire par expérience du métier d’attaché parlementaire (même si cela va me valoir les foudres de députés et sénateurs, mais je m’en moque) que souvent ceux-ci ne savent rédiger ni une loi ni une question au gouvernement. Cela m’est arrivé. J’étais frustré de savoir que j’avais plus de capacité intellectuelles et professionnelle, tout en étant dans l’ombre et mal payé, en sortant de la l’université qu’un sénateur avec 30 ans de politiques derrière lui. Si des jeunes collaborateurs comme j’ai été n’existait pas, ils ne sauraient même pas écrire un courrier à un administré. Les gens le savent et ne le comprennent pas. Moi-même je ne le comprends pas.

L’Etat ne peut plus se permettre de rétribuer à prix d’or des gens qui ne pourraient même pas balayer les rues (avec tout le respect que j’ai pour les éboueurs qui font un dur métier). Dans le privé la plupart de ces salariés ne dépasseraient pas les 3 mois d’essais. Seulement cela arrange les gouvernants d’être entourés d’incapables, ne sachant rien des institutions, du droit, de l’humain ou de l’économie, car cela permet de rester au pouvoir. Le système de vote et des partis actuel maintient ainsi un statut quo, que nos élites mondialisées veulent éternelles. Normal puisque le système est gagnant/gagnant, mais pour leur poche. Jusqu’à quand ?


En savoir plus sur http://lagauchematuer.fr/2015/02/03/senateurs-et-deputes-malgre-leur-nullite-contre-la-baisse-de-leurs-exorbitants-privileges/#4yEgBjOSYekWXB8s.99

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CITOYENS ET FRANCAIS - dans Politique