Nous l'avions annoncé, le toilettage de la franchise allait servir de prétexte à Filippetti pour dire « nous vous avons entendu », et à Rebsamen pour donner son agrément. Ce maquillage est grotesque. Depuis le début nous disons que nos propositions (validées par Rebsamen il y a moins de 2 mois) doivent être étudiées, que nous n'acceptons pas la reconduction de l'accord néfaste sur les annexes 8 et 10 de 2003 aggravé par des économies sur les plus fragiles, que nous n'acceptons pas la suppression de l'annexe 4 (intérimaires), que nous n'acceptons pas qu'1 chômeur sur 2 ne soit pas indemnisé.
Analyse rapide du texte de l'article des échos
Sur le contenu du texte, il est très clairement écrit encore une fois il n'y aucune négociation puisque les discussions se sont faites en off, en petits groupes d'amis, sans que la CGT n'y soit associée. Ce nouveau déni de « négociation » qui relève de pratiques de bas étages doit être pour le moins dénoncé. Comment le syndicat le plus représentatif du secteur peut-il être à ce point méprisé ?
On nous annonce que le plafonnement de cumul salaire + indemnités passe de 5475 euros brut à 4283 euros brut. Pour rappel, ce plafond à 5475 euros (une blague en quelque sorte) touchait moins de 2% des indemnisés pour 15 millions d'euros d'économies. Le nouveau plafond à 4283 euros brut toucherait en gros 6500 intermittents par an soit 6% des indemnisés et réaliserait (selon leur calcul) 35 millions d'euros d'économies.
La franchise négociée le 22 mars touchait 56% et touchera maintenant 47% des indemnisés, elle réalisait 120 millions d'euros d'économies et maintenant 100 millions d'euros d'économies.
Pour rappel la franchise actuelle (appliquée depuis 2003) touche 9% des indemnisés. On passe donc d'une franchise impactant 9% d'intermittents indemnisés à une franchise impactant 47% d'indemnisés.
Autrement dit, toute la communication gouvernementale sur cette franchise va s'appuyer sur le fait que ce toilettage a permis de passer de 56% à 47% de personnes impactées. Mais ce qui est important de retenir c'est que l'on passe très concrètement de 9% (actuellement) à 47 % d'intermittents touchés par cette mesure, mesure qui créera de fait des ruptures d'indemnisations inédites.
Dans l'article, il est question d'une franchise à partir de 9000 euros brut sur 10 mois, la formule grotesque du 22 mars commence à 7500 euros brut sur 10 mois. Ce serait donc un petit toilettage.
Pour finir, il est à noter que les économies sur le dos des intermittents sont identiques : les 20 millions d'euros d'économies en moins sur la franchise seront "rattrapés" par les 20 millions en plus sur le plafond.
Quand France Inter annonce aujourd'hui que les intermittents ont gagné et que les préavis de grèves sont levés, c'est aussi faux qu'écœurant.
Ce qui est vrai par contre, c'est que notre ami Franck de Bourgogne en est à son 47ème jour de grève de la faim. Pour rappel il demande le non agrément à François Rebsamen nouveau ministre du travail et ex maire de Dijon, sa ville. France Inter devrait plutôt relayer cette vraie information.
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