Il semblerait normal qu’on exige des femmes les mêmes normes physiques et qu’on leur applique le même barème aux épreuves sportives au recrutement. Ce n’est pas le cas.
Un livre récent intitulé La guerre invisible (Les Arènes et Causette) affirmait que dans l’armée française qui « s’honore d’être l’une des plus féminisées » (!) avec 15 % d’engagées, les femmes militaires sont l’objet de fréquentes agressions sexuelles.
Les deux « auteures » dont le parti pris est évident s’intéressent à une quarantaine de cas, ce qui, étant donné les effectifs, n’est guère significatif.
La présence de nombreuses femmes arpentant les couloirs du boulevard Saint-Germain en brodequins et tenue camouflée est sans grande conséquence, mais engager des femmes dans des opérations extérieures dans des territoires exotiques ou les embarquer pour plusieurs mois dans la promiscuité d’un bateau de 100 m de long entraîne, comme on pouvait s’en douter (cessons d’être angéliques), plus de problèmes.
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Ces sous-marins qui transportent 16 missiles nucléaires prêts au lancement mesurent 140 m de long et ont un équipage de 111 personnes. Ils appareillent pour des patrouilles de 70 jours, en plongée, respectant la plus complète discrétion, sans liaison avec l’extérieur.
Expérimentalement ? Cela veut-il dire qu’on va embarquer trois femmes dans ce microcosme isolé et regarder ce qui va se passer ? Remarquons que l’expérience est biaisée, les femmes embarquées ne sont pas toutes identiques dans leur comportement et dans leurs réactions, et les équipages sont, eux-mêmes, différents. Quoi qu’il en soit, quel est l’intérêt de cette opération ? A-t-on consulté les commandants de SNLE sur ce qu’ils pensaient de cette « avancée » ?
On cherche à féminiser de plus en plus les armées alors que, étant donné la déflation constante des effectifs, il ne doit pas y avoir de problème de recrutement masculin, et personne pendant ce temps ne s’offusque de l’appropriation de certaines professions par les femmes dans des domaines où ce n’est pas neutre : 80 % de femmes à l’École de la magistrature, 82 % dans l’enseignement primaire.
Au moins, il semblerait normal qu’on exige des femmes les mêmes normes physiques et qu’on leur applique le même barème aux épreuves sportives au recrutement. Ce n’est pas le cas.