L’ère Sarkozy restera comme celle d’une restriction drastique des libertés publiques. Concernant l’homme, ce pantin grotesque rempli de lui-même, je crois que l’on n’aura jamais vu quelqu’un galvauder autant la fonction présidentielle. Quant à son successeur, ce n’est qu’un rat de ministère, un de ces types qui, une fois diplômés de l’ENA, se paient leur vie durant sur la bête.
Un billet d’humeur de Philippe P.
Je n’en reviens pas. Tandis que voici cinq ans, lors des dernières présidentielles, je n’hésitais pas à me gausser bruyamment de Ségolène Royal voici que je ne dis plus rien. C’est vrai que j’ai l’impression de me réveiller d’une grosse gueule de bois. Non que j’aie jamais été un grand fan de Nicolas Sarkozy, même que son action se solde essentiellement pour moi par une restriction des libertés publiques.
Cinq ans après avoir voté pour lui, me voici comme un clodo en été comme en hiver si je veux fumer ma clope en buvant un café. Naguère consommateur normal, qui le matin avant ses consommations s’envoyait son petit noir sur le zinc en fumant sa clope, voici que je suis devenu un intouchable, un proscrit, un reliquat d’une société dépassée, un personnage caricatural comme le Père Pejat des Vieux de la vieille, bref une merde dont personne ne veut plus.
Et le pire c’est que quand je parle de cela à mes potes fumeurs et de droite, cette bande d’abrutis me disent qu’ils ne trouvent pas cela mal parce que cela leur a permis de réduire leur consommation et puis qu’ainsi cela ne pue plus la clope dans les rades ou les restaus. Quelle bande de crétins, je n’en reviens pas ! Ils ont besoin d’un gendarme derrière eux, de l’incarnation d’un papa tout-puissant avec gendarmes et juges à la clé pour les faire marcher droit. Leur conception de l’auto-contrôle, ce n’est pas une instance morale interne ; c’est la loi qui s’abat sur le contrevenant. Barbey d’Aurévilly avait bien raison de dire qu’à part les prêtres, les soldats et les poètes, le reste de l’humanité était faite pour le fouet.
Ceci dit je m’en fous parce qu’on est bien en terrasse et que j’ai ainsi l’impression d’être une sorte de rebelle, un résistant, un mec qui comme le grand Charles dit « non » (sauf à la cigarette). N’étant pas né dans les années d’avant-guerre, je me contente de la résistance qui s’offre à moi. C’est risible mais c’est l’époque qui veut ça ! Et puis ma constitution vigoureuse me rend assez insensible au froid alors finalement je m’en tape, je laisse lesconnards à l’intérieur.
La seule chose qui me console c’est de ne plus conduire beaucoup, me traînant la bite en RER comme le dernier des prolos. Alors les radars représentent une menace mineur pour moi. Parce que l’ère Sarko restera comme celle de la répression massive des automobilistes. Mais que voulez-vous, on n’a jamais rien sans rien et les statistiques sont là, il y a moins de morts sur les route alors ce doit être bien.
C’est vrai qu’on exagérait. Quand je discute avec des jeunes permis qui ont encore le A collé au cul de la voiture cela me fait sourire. Je me souviens encore de l’époque bénie où mes potes et moi allions dîner à Deauville en prenant l’autoroute de l’Ouest au taquet. L’aiguille affichait 180/190 au compteur et ça allait tout seul. Putain, quand j’y repense on était de vraies racailles, peut-être même des terroristes ! On revenait sans être vraiment bourrés mais avec un taux d’alcool qui nous enverrait aujourd’hui en correctionnelle. Non que je sois fier de cela mais bon, je pense qu’à l’époque on s’en foutait tout simplement.
Et encore, s’agissant de notre président je ne parle pas de son bilan global car d’autres l’ont mieux fait que moi. Je garderai juste de ce quinquennat le souvenir d’une restriction drastique des libertés publiques. Quant à l’homme, ce pantin grotesque rempli de lui-même, je crois que l’on n’aura jamais vu quelqu’un galvauder autant la fonction présidentielle.
Quant à Flanby, je me garderai bien d’en dire ce que j’en pense. À la vérité je n’en pense rien. Ce type est un rat de ministère, un de ces types qui une fois diplômés de l’ENA se paieront leur vie durant sur la bête. Chaque fois que je le vois, il me rappelle le personnage de Philippe Chalamont interprété par Bernard Blier dans le film Le président. Quant à son programme, il est inconsistant. Ce que j’en retiens, c’est qu’en France alors que stigmatiser et dénoncer est devenu le pire crime qui soit, il n’est pas interdit de viser les riches en tant que boucs émissaires.
Qu’importe le fric qu’il se sera fait sur notre dos, idéologiquement ce type est persuadé que tout ce que l’on gagne appartient à l’État qui a pour mission de le redistribuer pour diminuer les inégalités. Et encore je ne suis pas sûr que ce type ait une idéologie quelconque mais plutôt qu’il ait choisi le PS pour faire carrière. Avec ce genre de clown, c’est la fiscalité punitive en œuvre, la grande machine égalitariste qui décide de ce qu’il vous appartient de conserver du fruit de votre travail. C’est une sorte de christianisme dévoyé qui vient évangéliser à grands renforts de taxes, d’impôts, de contrôles et de claques dans la gueule.
Je n’ai donc pas voté. Et ce soir, je suis satisfait. Hollande a gagné, j’ai allumé une clope et j’ai pensé à Nicolas en me disant « allez mon pote, celle-là je la fume à ta santé ! » J’ai eu ensuite une pensée amusée pour Flanby qui va s’apercevoir que gérer le bordel est plus compliqué que d’être dans l’opposition.
Et tant pis si on arrive au niveau de la Grèce. J’ai un bon petit bout de terrain, j’y planterai des patates parce que ça vient tout seul et que c’est nutritif. Et je prendrai une trentaine de poules, de l’ISA Brown (la meilleure pondeuse) et j’irai vendre mes œufs au marché noir à deux euros pièce. En période de crise, la terre il n’y a que ça de vrai ! J’ai une cabane au fond où je pourrai élever un porc parce que ça prend cent kilos dans l’année ces petites bêtes-là en bouffant n’importe quoi (un peu comme moi tiens). J’arracherai quelques arbustes pour me faire mon tabac et je fumerai des roulées. En plus avec toutes mes lubies, je suis capable de mettre quelques ruches pour avoir du miel et de troquer mes pigeons paon contre du pigeon de rapport bien gras. C’est là que mes connaissances diverses et variées me seront utiles. Bref, je n’aurais que le sel et le café à acheter ça ira toujours pour moi.
En bref qu’ils aillent tous se faire voir !
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