L’association Al Badr a des visées sur un local situé au 75 de la Canebière. A l’étroit dans son actuelle salle de prière, ses responsables cherchent à acquérir un lieu plus grand. Elle a donc entamé une collecte de fonds auprès de ses fidèles pour financer son achat. A la Ville comme dans le voisinage, le projet ne reçoit pas un accueil très favorable.
Une mosquée sur la Canebière ? Voilà bien le type d’annonce apte à échauffer les esprits. Le projet existe bel et bien, il est porté par les responsables de la petite mosquée Al Badr de la rue Mission de France, au coeur de Belsunce. Sur leur site internet, ils présentent leur projet d’acquisition un vaste lieu de culte de 400 mètres carrés leur permettant d’installer deux salles de prière – l’une pour les hommes, l’autre pour les femmes – et d’autres dévolues à « l’apprentissage du coran et de la langue arabe » au n°75 de l’avenue.
Le lieu est bien connu des Marseillais puisque c’est là que se tenaient les Nouvelles galeries, avant qu’un incendie ne les détruisent en 1938.(…)
Par la grâce d’Allah nous sommes sur le point d’acquérir un local d’une surface de 400 m2, comportant 3 à 4 salles de cours et ouvert à tous incha Allah : hommes, femmes et enfants. D’une valeur de 400 OOO euros, il nous est accordé un délai de 5 mois pour collecter la somme de 350 OOO €.
Contactés aux numéros indiqués sur leur tract, les responsables de la mosquée commencent par se montrer très réticents à l’idée de répondre à la presse. Ils finissent par donner rendez-vous à la terrasse d’un café de la Canebière à quelques mètres du local convoité. Toujours méfiants, l’un d’eux enregistrera l’intégralité de la conversation. (…)
Les deux responsables sont bien conscients du caractère polémique de l’installation d’une salle de prière musulmane en centre-ville. L’un et l’autre arborent les signes extérieurs – barbe drue et robes longues – d’une vision traditionaliste de l’Islam.
Leur salle de prière a d’ailleurs une réputation d’intégrisme ou de salafisme sans que cet anathème ne soit jamais affirmé publiquement. « Nous rejetons toutes ces étiquettes. Nous n’appartenons à aucun courant. Nous sommes des musulmans pratiquants qui souhaitons pratiquer », se défendent-ils. (…)
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