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david MIEGE
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9 mai 2015 01:01

Il est des questions qu'il ne faut pas poser car il est mal venu d'y répondre. Par exemple la proportion d'élèves d'origine étrangère dans les écoles de la République. Cela pourrait pourtant être utile à la mise en place d'une meilleur politique d'intégration, d'une meilleur politique de la ville et du territoire, éviter les ghettos tant dénoncés par notre très actif Premier ministre.

Cela pourrait permettre de lancer un débat national sur quelle politique d'immigration pour quelle France par exemple. Mais non. En fait, pour ne pas mentir, ces statistiques sont parfois pratiquées ... mais il ne faut pas divulguer les chiffres.

Et c'est là que Robert Ménard, le maire honni par la classe politique "unioeuropéanisée", ose annoncer que dans sa ville, en lisant la liste des élèves, il a compté en moyenne 64,6% d'élève pouvant être d'origine musulmane. La réaction hystérique est à la proportion du chiffre. Voyons un peu la question sans hurlements.

En 2004, la loi du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés a été modifiée, intégrant également les normes européennes en la matière. Ainsi, à son article 8, qui est l'article qui nous intéresse ici, l'interdiction de principe est posée en ces termes au point I:

Et il s'en suit toute une liste d'exceptions au principe, c'est-à-dire de cas dans lesquels il est autorisé de mener des études statistiques mettant en cause, justement, les origines raciales ou ethniques, les opinions politiques, les questions relatives à la santé etc. Il s'agit, pour faire simple, des cas où la personne interrogée a expressément donné son accord à la divulgation de l'information, dans un but d'intérêt général, pour les organismes de statistiques, pour les groupes ou associations en ce qui concerne leur membres.

Autrement dit, ces études statistiques peuvent exister, mais pas être divulguées. Et le 15 novembre 2007, le Conseil constitutionnel met un coup d'arrêt à cet assouplissement de 2004 de la collecte de données sensibles par décision posant l'interdiction de collecte de ces données, données qui ne seraient pas objectives et donc collecte qui serait contraire au principe d'égalité devant la loi (considérant 29):

Cette décision du Conseil constitutionnel permet de hisser au rang des normes constitutionnel le principe de l'autruche. Oui, l'autruche est devenue le symbole des principes républicains.

Donc forcément, lorsque, se fondant sur ce qui est à sa disposition, un maire a le toupet de soulever le chiffre faramineux de plus de 60% d'élèves susceptibles d'être de confession musulmane, ça fait bondir. En plus un maire FN - il faut dire que la classe politique étant totalement amorphe, il y a peu de chance de voir un maire d'un autre parti politique se poser trop de questions qui dérangent, abandonnant ainsi automatiquement le terrain politique.

Du coup le ministre de l'éducation nationale fait pression sur le recteur d'académie qui saisi le parquet qui ouvre une enquête. Image de l'indépendance de la Justice. Les dirigeants disent qu'il faut sanctionner le maire. On continue à ne pas faire pression sur la Justice. Les enquêteurs débarquent dans les locaux de la mairie pour chercher les fameux fichiers dont toute la classe politique parle, Président et Premier ministre en tête, et ne trouvent rien, comme le souligne le journal Le Figaro:

Pour autant, sans fichiers d'aucune sorte, l'acharnement continue, et le véritable débat n'est évidemment pas ouvert. La classe politique et médiatique, unie en chœur républicain, s'enfonce dans une fantasmagorie collective, en appelle aux heures sombres de la République pour révolter le bon peuple.

Mécanisme éprouvé qui permet, en rabaissant et salissant l'adversaire qui fait peur, d'en ressortir blanchi et auréolé. La presse continu ainsi à entretenir l'hytérie, oubliant de soulignant que rien n'a été trouvé.

On notera une remarquable oeuvre de propagande dans le journal Le Monde, qui commence à être un habitué de ces feuilles de commande. Le journaliste, Madjid Zerrouky, envoyé spécial pour le journal à Béziers, semble choqué et tourne en dérision des photos des années 50 avec des têtes blondes, un musée sur l'histoire antique.

Peut être n'est-ce pas suffisamment multiconfessionnel, mais que faire, il est toujours possible de réécrire les origines de la France ou de les nier. Ainsi, le plus grand danger serait, après nombre d'inteviews orientés, Ménard, lui-même.

Notre belle presse indépendante continue aussi en repêchant une ancienne miss France d'origine marocaine, comme elle l'affirme elle-même, qui crie son amour de la diversité ethnique et religieuse. Grande surprise. Il faut dire que les Miss en tout genre ont toujours été réputées pour leur profondeur ... d'analyse.

Pourtant, certains analystes sont moins hargneux, peut être parce que plus compétents. On notera la position, toute en nuance, de Michèle Tribalat, démographe, qui comme beaucoup d'autres, rappelle que la pratique des statistiques ethniques existe dans de nombreux pays où l'immigration est forte car c'est un outil de politique publique incontournable et qu'il faudrait relancer le débat sur la question en France.

Mais évidemment, le problème est plus profond. Les politiques ne sont pas du tout certains que les français soient très heureux d'apprendre les chiffres très objectifs des pays d'origine des habitants de notre beau pays et de leurs parents. L'INSEE n'a même pas de mot pour qualifier une personne née en France de deux parents français, il semblerait que le vocable "français" n'ait plus grand sens.

La peur profonde est celle d'une réaction violente de la population confrontée à la réalité crue de sa diversité, qui ne devient plus très diversifiée, mais justement s'homogénéise. Mais peut-on encore longtemps se prévaloir du luxe de l'ignorance?

Les programmes scolaires sont adaptés en fonction de cette diversité que l'on proclame comme avenir de la République, contre une Nation trop étroite, mais on ne veut pas savoir et dire quelle est la composition de cette diversité. Etrange quand même.

Pourquoi ne peut-on accepter que le silence? Est-ce cela la République aujourd'hui?

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CITOYENS ET FRANCAIS - dans Politique