Les partenaires d'Ankara ferment souvent les yeux sur ses actes et, par conséquent, l'épaulent dans ses crimes, estime la femme politique.
"Des relations de partenariats et d'autres sortes d'entente les lient à la Turquie. Ils auraient mieux fait de renoncer à la coopération avec Ankara. En coopérant avec un régime politique sanglant, ils deviennent complices des méfaits d'Erdogan et acceptent d'avoir du sang sur les mains", a pointé Mme Yüksekdağ.
Et d'ajouter que l'opposition turque faisait état depuis des années des liens du régime de Recep Tayipp Erdogan avec les terroristes, notamment Daech. Mais ces propos n'ont pas été entendus.
"Cela fait des années que nous en parlons, mais le système de justice ne fonctionne pas en Turquie, il n'y a pas de mécanismes susceptibles d'exercer des pressions sur le pouvoir d'une manière conséquente et décisive", a-t-elle poursuivi dans un entretien à RT.
"Nous essayons de demander des comptes au gouvernement, c'est pour ça que nous sommes agressés, persécutés, privés d'immunité parlementaire et chassés du parlement", a-t-elle martelé.
Depuis décembre dernier, les autorités turques mènent des opérations antiterroristes dans plusieurs localités du sud-est peuplées de Kurdes et touchées par des heurts entre forces de sécurité et membres du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), interdit en Turquie. Selon l'état-major de l'armée turque, plus d'un millier de combattants kurdes ont été liquidés durant cette période, mais les représentants du Parti démocratique des peuples affirment que des centaines de civils ont été tués lors de ces opérations.
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a appelé en mars dernier le parlement du pays à priver de l'immunité parlementaire les députés qui, selon lui, soutiennent le PKK et les organisations de Kurdes syriens.
Le 20 mai, le parlement turc a largement approuvé le projet de loi sur la levée de l'immunité parlementaire des 138 députés. Présenté par l'AKP, le document a reçu le soutien de 376 des 550 députés.