En recevant, lundi, au Vatican le grand imam de l’université Al-Azhar du Caire, le pape François confirme sa volonté de mener un dialogue actif avec l’islam.
Le pape François sait que les gestes parlent plus que les paroles. Il vient encore de le démontrer, lundi 23 mai, en recevant au Vatican la plus haute autorité intellectuelle de l’islam sunnite, en la personne du Grand Imam de l’université al-Azhar du Caire (Égypte), le professeur Ahmed al-Tayeb.
Plus qu’un long discours que beaucoup attendaient sur les relations entre l’Église catholique et l’islam, François a donné une accolade publique à son hôte avant leur entretien privé dans sa bibliothèque, où il reçoit habituellement les chefs d’État.
Et pour être bien compris dans sa démarche, le Pape est même sorti du protocole pour lancer cette petite phrase en direction des journalistes présents: «Le message, c’est notre rencontre!»
De fait, le communiqué officiel publié par le Vatican est sans surprise. On qualifie de «très cordiale» l’ambiance entre le Pape et l’imam. On soulève un coin du voile sur ces conversations d’une demi-heure à huis clos: «la paix dans le monde», «le refus de la violence et du terrorisme», «la situation des chrétiens» au Moyen-Orient et «leur protection». [...]
Par deux fois, donc, cette université a «suspendu» ses relations avec le Vatican : en 2006, contre l’allusion à la «violence» de l’islam proférée à Ratisbonne par Benoît XVI. En 2011, quand ce même pape osa dénoncer «la stratégie de violence» à la suite de l’attentat du 1er janvier qui tua 21 chrétiens devant une église copte égyptienne. Fâché, l’imam Ahmed al-Tayeb avait condamné l’attentat, mais il avait qualifié «d’ingérence inacceptable» la position de Benoît XVI.[...]