Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a proposé de modifier la Constitution de la Hongrie pour empêcher l'Union européenne d'imposer un quota de migrants à son pays, sans l'approbation du Parlement.
Dans un discours prononcé le 4 octobre, Orban a déclaré qu'un amendement à la constitution sera présenté au Parlement le 10 octobre. S'il est approuvé, l'amendement entrera en vigueur le 8 novembre.
A l'occasion d'un référendum organisé le 2 octobre, les électeurs hongrois ont massivement rejeté le plan obligatoire de relocalisation des migrants au sein de l'Union européenne. Mais le petit nombre de votants n'a pas permis de rendre le référendum juridiquement contraignant.
Plus de 97% des votant ont répondu « non » à la question : « Voulez-vous que l'Union européenne puisse prescrire l'installation obligatoire de citoyens non hongrois en Hongrie sans l'approbation de l'Assemblée nationale ? »
Le taux de participation a été de 40%, loin des 50% qui auraient été nécessaires pour rendre le référendum valide en vertu de la loi hongroise.
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Orban se référait là, aux 150 ans d'occupation ottomane de la Hongrie, laquelle a commencé avec le siège de Buda en 1541, et a pris fin avec le Traité de Karlowitz en 1699 ; à cette date, la Hongrie a été cédée à la monarchie des Habsbourg par les Ottomans.
La conquête ottomane de la Hongrie a commencé en 1526. Les forces turques dirigées par le sultan Soliman Ier ont vaincu l'armée hongroise à la bataille de Mohacs et partitionné le pays. Quelque 15.000 soldats hongrois furent tués et nombre de survivants ont été décapités par les forces turques.
A en croire Paul Fregosi, auteur de Jihad, une histoire de la guerre sainte musulmane contre les chrétiens, les forces ottomanes d'occupation ont un siècle et demi durant, rapiné et pillé le pays, mettant plus d'un million de Hongrois en esclavage,.
Le 3 septembre 2015, dans une tribune du Frankfurter Allgemeine Zeitung , Orban a écrit :
« N'oublions pas que ceux qui arrivent ont été éduqués dans une autre religion, et participent d'une culture radicalement différente. La plupart d'entre eux ne sont pas chrétiens, mais musulmans. Cette question est importante, parce que l'Europe et l'identité européenne sont enracinées dans le christianisme. Ne faut-il pas s'inquiéter que le christianisme européen soit à peine capable de maintenir l'Europe chrétienne ? Si nous perdons cela de vue, l'idée d'Europe pourrait devenir minoritaire sur le continent qui l'a vue naître ».
Le 30 septembre 2016, prenant la parole dans un meeting de soutien au référendum, Orban adéclaré :
« Nous perdons progressivement notre identité et nos valeurs européennes, un peu à la façon dont on fait cuire les grenouilles, dans une eau qui chauffe lentement. Très simplement, lentement, il y aura de plus en plus de musulmans, et nous ne reconnaîtrons plus l'Europe. Ce que nous vivons aujourd'hui avec les migrants n'est qu'un round d'échauffement. La vraie bataille est encore à venir
Lorsqu'on lui a demandé s'il pensait que l'UE pourrait prendre le pas sur la loi hongroise, Orban a répondu :
« Je ne peux pas imaginer qu'un Etat au sein de la communauté démocratique de l'Europe exprime clairement son refus, et que dans une autre capitale, Bruxelles par exemple, certains tentent de passer outre.
« Ce serait sans précédent dans l'histoire de l'Union européenne. Par conséquent, une telle décision, une décision qui violerait la démocratie, ne peut pas être prise. J'ai une bien meilleure opinion de l'Union européenne ».
Soeren Kern est Associé principal du Gatestone Institute basé à New York. Il est également Associé principal pour la politique européenne du Estudios Estratégicos / Groupe d'Études Stratégiques basé à Madrid. Son premier livre Global Fire, sera publié en 2016.