On remarque aussi que les travailleurs pauvres sont de plus en plus nombreux, et que leur niveau de vie diminue, contrairement aux chômeurs.
Qu'est-ce qu'être pauvre aujourd'hui ?
Dans les statistiques, être pauvre, vivre en dessous du seuil de pauvreté, c'est vivre avec moins de 1.041 euros par mois quand on est seul, ou avec 2.200 euros en couple et avec deux enfants de moins de 14 ans. Ce seuil est fixé à 60% du revenu médian, qui divise la population en deux : la moitié gagne plus, l'autre gagne moins.
Dans la vie de tous les jours, c'est se priver de fruits et de légumes frais de viande ou de poisson, pour 27% des Français d'après le Secours populaire. Avoir du mal à payer la cantine de ses enfants, à se chauffer, ou encore à partir en vacances une semaine par an : près de 3 sondés sur 10 y renoncent.
Car d'après l'Insee, le taux de pauvreté des salariés augmente de 0,7 points, alors que celui des chômeurs baisse d'autant. Le niveau de vie de ces derniers repart à la hausse (+ 1,5%), mais celui des travailleurs modestes baisse de 0,3%. La faute à l'augmentation des emplois précaires, dans l'intérim, dans la construction, où l'on gagne peu à la fin du mois.
Le plan pauvreté suffira-t-il ?
Le gouvernement s'est félicité mardi du bilan du plan pauvreté, un an après son lancement, et salue des "mesures concrètes". Par exemple, la revalorisation de la prime d'activité, l'aide aux travailleurs modestes, qui bénéficie désormais à plus de 4 millions de personnes et dont le taux de recours est estimé à plus de 80%.
Ce n'est pas assez, d'après les associations du collectif Alerte - ATD Quart monde, Emmaüs France et la Fondation Abbé Pierre, pour faire face à la perte de pouvoir d'achat des plus pauvres, à cause, d'après eux, de la baisse des APL, et de la désindexation des allocations logement et des prestations familiales. Ils réclament une revalorisation du RSA, et des mesures d'urgence pour le logement.