La tension est à son comble depuis le mardi 21 juillet au soir entre la Grèce et la Turquie. Ankara a dépêché 18 navires de guerre dans les eaux territoriales grecques, et un navire de recherche d’hydrocarbures sous-marins s’apprête à voguer vers l’île de Kastellorizo. La presse grecque est vent debout.
La Grèce est en état d’“Alerte”, titre Ta Nea en une. La presse du pays est unanime après la nouvelle “provocation” d’Ankara en mer Égée. “Tout est allé très vite”, explique le journal de centre gauche qui craint un “incident” entre les deux pays, aux relations déjà tendues.
Le 21 juillet, indique Ekathimerini, la Turquie a annoncé par message Navtex (un système d’information maritime international) son intention de procéder à des analyses sismiques au sud et à l’est de l’île grecque de Kastellorizo – à une poignée de kilomètres des côtes turques – au cours de la période allant du 21 juillet au 2 août.
“Ankara s’est dépêché d’envoyer 18 navires de guerre au large de l’île, et le navire de recherche d’hydrocarbures sous-marins Oruç Reis doit quitter le port d’Antalya pour la zone”, rapporte Ta Nea.
Une nouvelle provocation turque
Au-delà des forages sous-marins en Méditerranée orientale, auxquels veut participer la Turquie pour obtenir une part des ressources en hydrocarbures, Ankara semble vouloir s’arroger plusieurs îles grecques, dont celle de Kastellorizo, la plus éloignée d’Athènes, estime le journal.
“En novembre dernier, rappelle-t-il, Ankara a signé un accord illégal avec le gouvernement de Tripoli, en Libye, afin d’établir une Zone économique exclusive entre les deux pays. Or cette ZEE comprend des îles grecques, dont Kastellorizo et la Crète, ce que dénonce Athènes depuis, sur tous les tons”.
Ta Nea ajoute que le gouvernement grec a immédiatement tiré la sonnette d’alarme en rappelant ses soldats et gelant tout congé militaire. “La flotte grecque est prête à réagir”, précise le journal.
“Hier soir, la chancelière allemande s’est entretenue par téléphone avec le Premier ministre grec et le président turc, tandis que le Département d’État américain a invité la Turquie à cesser son action”.
À moins de 48 heures de la première prière qui aura lieu à la basilique Sainte Sophie d’Istanbul, retransformée en mosquée, l’attitude du président turc est perçue comme une nouvelle provocation.
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