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david MIEGE
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2 novembre 2013 03:48

Résultat de trente ans de changements, la France a aujourd’hui deux visages. Dans les 25 métropoles qui totalisent 40% de la population sont concentrés les cadres, les techniciens spécialisés et l’essentiel des immigrés. C’est là que 80% du PIB du pays est produit.

Hors de ces villes, dans le reste de la France, se retrouvent des millions d’employés et d’ouvriers, qui constituent la «France des fragilités». Ils vivent dans la précarité et constatent le fossé grandissant qui les sépare des urbains entrés dans l’ère numérique.

A travers des rencontres, des témoignages et l’étude de travaux de spécialistes, c’est le portrait d’une France oubliée qui apparaît.

Émission diffusée le lundi 28/10/2013 sur France 3

Immigration, banlieue, exclusion, vote FN…
Pas un jour ne se passe sans qu’au détour d’un débat, soit cité Les Fractures françaises, de Christophe Guilly, que Flammarion vient opportunément de rééditer en poche. Cet essai, qui a circulé dans les QG de campagne lors de la présidentielle de 2012, est devenu l’ouvrage de référence pour qui veut comprendre les effets de la mondialisation sur les couches populaires. A commencer par le profond clivage qu’elle a engendré en une vingtaine d’années entre les grandes métropoles, lieu quasi exclusif du dynamisme et des richesses (80 % du PIB y est réalisé), et le reste du territoire où se concentre 60 % de la population.
 
S’appuyant sur les travaux et la carte des fragilités sociales établie par Christophe Guilly, Jean-Robert Viallet et Hugues Nancy ont sillonné durant un an cette France d’« en face » – et non d’« en bas » comme certains la nomment non sans mépris. De ce voyage au cœur des territoires, ils ont rapporté un documentaire – produit par Christophe Nick – aussi émouvant qu’édifiant sur ces oubliés de la mondialisation auxquels ici, avec force, ils donnent un visage et une voix.
Combattre certaines idées reçues

 Qu’il s’agisse de Morgane (19 ans) à Saint-Dizier (Haute-Marne) qui vivote dans l’attente d’un appel de son agence d’intérim, de Medhi à Goussainville (Val-d’Oise) qui a quitté sa cité pour résider, à quelques lieues de là, dans un pavillon qu’il paye aujourd’hui au prix fort de 15 heures à 16 heures de travail par jour, ou d’Alain et Sylviane à Villaines-la-Juhel (Mayenne), incarnation même de la précarité, tous relatent une vie de peu, aux contours incertains, souvent contrainte à l’immobilisme.
Sans réelle illusion quant à l’action des politiques, certains ont choisi l’abstention, quand d’autres, tel Bahija, votent sans crainte pour Marine Le Pen, au risque de devoir repartir au Maroc si la candidate parvenait au pouvoir…

En regard de ces témoignages, les analyses des chercheurs (historien, sociologue, économiste et géographe) permettent de comprendre notamment le processus qui a conduit à l’éviction de la classe ouvrière des métropoles, sous le double coup de la désindustrialisation et de la gentrification des quartiers populaires. Et, ce faisant, de combattre, chiffres à l’appui, certaines idées reçues. Comme celle faisant des banlieues des ghettos français, alors même qu’elles sont le lieu d’une grande mobilité.

Au-delà du constat sombre et inquiétant, ce voyage au cœur des fractures françaises, profondément humain, sensible et informé, laisse entrevoir quelques notes d’espoir. A travers notamment l’expérience de Jocelyne, une agricultrice, qui s’est affranchie des lois du marché pour se constituer en Association pour une agriculture paysanne (AMAP). Preuve que la mondialisation n’a rien d’inéluctable, à condition de la regarder en face.

Le Monde

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CITOYENS ET FRANCAIS - dans Société