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david MIEGE
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30 novembre 2012 01:50

Originaires d’Afrique de l’Ouest, des étudiants témoignent de la violence et du racisme quotidien dont ils sont victimes au royaume chérifien.

Quand Fatim est arrivée au Maroc pour entamer ses études de droit à la faculté de Souissi à Rabat, elle s’attendait à une belle aventure. Mais, pour la Guinéenne de 20 ans, toujours installée dans la ville marocaine, sa vie d’étudiante s’est muée en un traumatisme qui la pousse, aujourd’hui, à quitter le pays.

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Elle se fait insulter, en pleine rue, par des enfants, des adolescents et même des personnes âgés: «singe», «négresse», «sale Africaine» ou encore «esclave».

La raison: le racisme. En quatre ans, Fatim ne s’est pas faite un seul ami local et a connu plusieurs agressions. «Vous êtes Africains, vous êtes des Noirs», lui a-t-on souvent lancé tandis qu’elle arpentait les rues du quartier Océane avec ses amis africains.

Couverture du numéro 998 de Maroc Hebdo, novembre 2012

En octobre 2009, alors qu’elle se rend à la banque en milieu d’après-midi, elle se retrouve encerclée par six jeunes hommes qui la dépouillent, la battent, couteaux à la main. (…)

«Les Marocains se considèrent comme des Blancs. Ils n’aiment pas la peau noire. Je ne m’attendais vraiment pas à ça», confie l’étudiante, toujours sous le choc. (…)

Son amie, Awa, elle aussi guinéenne, est arrivée au Maroc pour des études d’ingénieur à l’Institut Supérieur du Génie Appliqué (IGA) à Casablanca. Elle dit subir un racisme, qui, désormais, lui passe au dessus de la tête. Quotidiennement, elle se fait insulter, en pleine rue, par des enfants, des adolescents et même des personnes âgés: «singe», «négresse», «sale Africaine» ou encore «esclave».

«Je me suis faite agressée deux fois. La première fois, c’était à Casablanca, alors que j’attendais le bus 900 pour me rendre à Rabat. Un jeune homme est venu m’arracher mon sac en me traitant de négresse et de singe. Personne n’a levé le petit doigt», raconte l’étudiante de 21 ans.

La deuxième fois, dans le quartier de Mohammedia, un homme d’une trentaine d’années, armé d’un couteau lui a dérobé son téléphone portable alors qu’elle était accompagnée d’une amie. (…)

Mais pourquoi ces jeunes étudiants ne vont-ils pas porter plainte? «Quand les policiers nous insultent eux-mêmes, je ne vois pas trop ce qu’ils peuvent faire pour nous. C’est peine perdue», répond un autre étudiant, âgé de 28 ans, un Béninois installé depuis cinq ans au Maroc et qui préfère garder l’anonymat.

«Quand les Africains arrivent au Maroc, ils s’investissent beaucoup plus dans les études. Certains professeurs ne veulent pas que les étudiants marocains soient dominés par des Noirs, alors ils ne nous notent pas plus de 11 sur 20 quelque soit la qualité de notre travail», dénonce-t-il. (…)

«Si le pays a évolué, les mentalités restent archaïques. Les Marocains considèrent toujours les Noirs comme des esclaves», reprend Awa.

Cette dernière raconte d’ailleurs avoir eu affaire à un bailleur qui refusait de louer ses appartements à des Noirs, tout comme Bintou, une Sénégalaise de 24 ans, qui a vu circuler une pétition pour lui faire quitter sa résidence sans motif apparent.

Suite et source : Slate Afrique,

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CITOYENS ET FRANCAIS - dans Immigration