« …il existerait un islam pur, vierge, immaculé, caché quelque part à l’abri de la pratique des milliards de croyants… »

A chaque attentat, à chaque massacre, à chaque décapitation, des islamologues, des spécialistes, des orientalistes, des experts désormais en Daesh, courent les plateaux pour nous expliquer que ce qui se passe, l’horreur devant nos yeux, les femmes vendues à la criée, les baigneurs criblés de balles, les chrétiens crucifiés, tout cela n’a rien à avoir avec l’Islam.

Le terrorisme serait un corps étranger à cette religion. L’Islam est innocent des horreurs qu’il génère chaque jour. Cette explication se retrouve aussi chez la plupart des bons « musulmans » : « Ah non, ce que vous voyez là n’a rien à avoir avec l’Islam ». « Ah non, les assassins ne sont pas tunisiens »  ; « Pas du tout : les Daesh sont tous juifs et australiens ».

Le « vrai Islam » n’a rien n’à avoir avec ça, il est « amour, tendresse et beauté ». Le « vrai Islam « est presque innocent des musulmans, étranger aux croyants.

 A les entendre, il existerait un islam pur, vierge, immaculé, caché quelque part à l’abri de la pratique des milliards de croyants et qui serait en parfaite contradiction avec l’Islam de tous les jours. On serait heureux d’en avoir un jour l’adresse ou le chemin. Ou bien il serait temps d’admettre que ces milliards de musulmans professent aujourd’hui une fausse religion et qu’il serait urgent qu’ils l’abjurent tous.

« Non, la violence islamiste d’aujourd’hui ne tombe pas du ciel »

Elle ne vient ni de la CIA ni du Mossad. Elle est inscrite dans la généalogie historique, politique et culturelle de cette religion, elle fait partie de sa jurisprudence et de ses textes sacrés, de sa vision du monde. Certes, il n’existe pas de religion intrinsèquement violente. Le religieux, c’est l’équilibre entre la violence et la négociation.

Mais les islamistes, l’islamisme, ne sont pas étrangers à l’Islam et aux sociétés qu’il imprègne et domine. Ils sont l’expression d’une pensée et d’une vision qui est là depuis l’aube des temps islamiques.

Tout comme certains en France ont cherché à accabler l’immigration au lendemain du massacre de Charlie, aujourd’hui en Tunisie, tout le monde montre du doigt la Libye. Certes, le pays est une sacrée poudrière mais le chaos libyen ne peut expliquer à lui seul la catastrophe tunisienne. Les assassins ne venaient pas de Tripoli mais de Kairouan et plutôt que de voir la poutre dans l’œil du voisin, il serait temps de balayer devant sa propre porte.

Quand un officier de police tabasse, au nom de l’Islam, une jeune fille parce qu’elle prend un café le jour du ramadan, il donne le feu vert à un jeune pour faire un carton sur les koufars, mécréants, qui bronzent durant le mois sacré.

Quand la police nationale se met à appliquer la Charia, elle ne doit pas s’étonner que des illuminés veuillent faire mieux qu’elle. L’agression de Monastir, qu’on le veuille ou non, a rendu possible la barbarie à Sousse.

« Le mal ne vient pas de la Libye, ni d’ailleurs, il vient des tréfonds de la société dont les enfants chantent parfois les louanges d’Hitler et applaudissent les exploits de Daesh. »

Tout ce qui fait mal ou peur à l’Occident est du pain béni pour les enfants de l’Islam. Les véritables frontières qu’il faut surveiller, ce sont les écoles. Nous étions à Tunis il y a quelques semaines, devant la cathédrale Saint-Vincent de Paul, il y avait un groupe d’ados, plutôt quartiers chics, ils s’arrêtent devant l’édifice religieux pour s’exclamer : « Mais c’est une maison des Koufar, ( des mécréants) que fait-elle ici ? »

Quand une religion apprend à ses enfants que tous ceux qui n’adorent pas le même dieu qu’eux sont des « criminels », il ne faut pas s’étonner que ces enfants prennent les armes pour liquider, sourire aux lèvres, cet « autre » criminel, coupable de ne pas aimer leur Allah et son Prophète.

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