L’attaque qui a eu lieu samedi soir est le troisième attentat en trois mois. Et, pour certains Britanniques, l’heure est désormais à un « discours ferme, dur ».
(…) M. Vowls ne s’étend pas sur les mesures à prendre. Il n’est pas un politicien. Mais cette demande de taper du poing sur la table trouve un fort écho dans le quartier de Borough Market. « Je ne suis pas surprise qu’on ait été attaqué, on se laisse faire dans ce pays », estime Lauren, qui habite à deux cents mètres à peine du lieu de l’attentat.
Pour elle, qui refuse de donner son nom de famille, l’affaire est entendue : « Les Britanniques n’ont jamais le droit de s’exprimer et de dire ce qu’ils pensent. » Comprendre : les immigrés, eux, ont tous les droits. Et elle prévient : « on ne peut pas en supporter beaucoup plus. »
(…) Pour lui, c’est évident, l’attentat, cinq jours avant les élections législatives du 8 juin, aura des répercussions politiques. « Theresa May va s’en trouver renforcer. Les gens veulent désormais un discours ferme, dur. Ils n’ont pas envie d’entendre les appels au dialogue de Jeremy Corbyn », le leader du parti travailliste.
La première ministre semble l’avoir entendu. Sur le perron de Downing Street, elle a changé de ton dimanche matin par rapport à ses déclarations lors des deux attentats précédents. « Il y a bien trop de tolérance envers l’extrémisme dans notre pays », a-t-elle lancé. Et elle a conclu : « enough is enough » (« ça suffit »).
(…) Ce qu’un riverain, préférant l’anonymat, résume à sa manière un peu plus directe : « il faut que le gouvernement puisse surveiller de près ce qu’il se dit dans les mosquées. On rend des jeunes complètement fous là-dedans. »