Deuxième Land le plus riche d’Allemagne et doté d’un PIB supérieur à bon nombre de pays européens, la Bavière organise ses élections régionales dimanche. Un scrutin déterminant pour la coalition d’Angela Merkel.
Région plongée dans un marasme économique conséquent au sortir de la guerre, la Bavière a patiemment reconstruit sa puissance. Doté d’une Constitution propre en décembre 1946, «l’État libre de Bavière» dispose de pouvoirs ainsi que d’une capacité décisionnelle élargis en comparaison avec les autres Länder. (…)
Grâce à son autonomie ainsi qu’à sa constance politique – la CSU (conservateurs) a gouverné seule la Bavière sans interruption, entre 1962 et 2007 – l’État libre parvient à mettre en place une politique de développement sur le long terme.
Pour la spécialiste de l’Allemagne et animatrice du blog Tandem-Europe Isabelle Bourgeois, cette stabilité «a été déterminante pour le dynamisme économique du Land dans la mesure où elle a favorisé la conjugaison des intérêts des pouvoirs publics comme ceux des acteurs de l’économie et de la société». Le Land a pu ainsi mettre en place de bonnes relations avec le secteur privé, basées sur une confiance réciproque et «produisant sur la dynamique de croissance des effets cumulatifs qui s’auto-entretiennent». (..)
La Bavière va bien : le taux de chômage est le plus bas d’Allemagne, 2,8%, l’économie est dynamique, les salaires planent et les caisses de l’Etat bavarois sont excédentaires ce qui a permis au gouvernement sortant quelques largesses : subventions supplémentaires pour les familles, pour les personnes malades, ou pour l’accession à la propriété et à la construction. (…)