Selon un récent sondage Odoxa-Comfluence, une très large majorité de Français plébiscitent des mesures protectionnistes comme la relocalisation de la production industrielle et l'autonomie agricole du pays.
La crise du Covid-19 semble mettre du plomb dans l'aile d'une certaine idée de la mondialisation. C'est en tout cas ce que suggère le résultat d'un sondage Odoxa-Comfluence pour Les Echos et Radio Classique, mené entre le 8 et le 9 avril parmi 1 003 personnes de plus de 18 ans.
L'ampleur de la crise semble être prise au sérieux par une majorité des sondés, 61% estimant que nos sociétés «ne pourront plus jamais fonctionner comme avant et que notre rapport aux autres, à l’environnement, à la croissance, et à la mondialisation changeront profondément».
Les résultats de l'étude notent une «lame de fond» sur la question de l'indépendance industrielle et agricole du pays : «Ainsi 9 Français sur 10 demandent au président de relocaliser nos productions industrielles (92%)», peut-on lire dans la partie analyse du sondage, menée par Gaël Sliman, président et cofondateur d’Odoxa.
En outre ils seraient 93% à vouloir «garantir l’autonomie agricole de la France» et 91% à «favoriser la recherche en France».Autre préoccupation des Français, la question écologique : 87% des sondés demandent ainsi un «renforcement de la politique écologique et environnementale de la France».
Les Français resteraient cependant attachés à l'Union européenne, 76% souhaitent que celle-ci «ait plus de pouvoirs en cas de nouvelle crise». Seuls 4% des sondés pensent que la crise ne les «pénalisera pas personnellement» et qu'elle n'aura pas non plus d'impact durable sur la société. Mais, note Gaël Sliman, ces «archi-minoritaires ont sans doute raison».
Selon le cofondateur d’Odoxa, chaque grande crise économique et sanitaire depuis un siècle a vu la «société dans son ensemble [...] rapidement rebondir».
Enfin, 64% des personnes interrogées veulent l'abandon pur et simple de la réforme des retraites dont la suspension a été annoncée par le président, en même temps que les autres réformes en cours, lors de son allocution du 16 mars.
RT France