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david MIEGE
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24 octobre 2013 02:15

L’affaire Leonarda n’aura pas dérogé aux grandes polémiques sur l’immigration. L’émotionnel et l’affrontement idéologique manichéen (fermeté / non fermeté) ont pris le pas sur les réalités politiques.

Avec une telle intensité que François Hollande lui-même s’est empêtré dans sa tentative de clore la séquence. Quelques données de bases permettent pourtant de replacer l’histoire dans son contexte.

1. Il y a beaucoup d’expulsions de familles avec enfants scolarisés: faux, elles sont rarissimes

Si c’est l’interpellation de Leonarda à la descente d’un bus scolaire qui a déclenché la fronde, les lycéens soutenues par le Front de gauche, EELV et une partie des élus PS sont ensuite descendus dans la rue pour dénoncer les expulsions d’enfants étrangers scolarisés. Mais ces reconduites sont en réalité devenues… rarissimes depuis 2006. Richard Moyon, un des porte-voix du réseau Réseau Education Sans Frontières (RESF), à l’origine de la mobilisation contre la politique d’immigration mise en œuvre par la droite après 2002, le reconnaît volontiers.

«Sur ce point, nous avons gagné la lutte. Les expulsions de familles de sans-papiers qui ont des enfants à l’école ne sont quasiment plus jamais menées à leur terme car notre mobilisation a presque toujours gain de cause.»

Une victoire obtenue suite aux manifestations quasi-quotidiennes de parents d’élèves en 2005 et 2006, à chaque fois que le départ d’un enfant étranger était programmé. La mobilisation aboutira à la circulaire du ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy le 13 juin 2006 et à la régularisation de 7.000 personnes avec pour critère principal d’avoir des enfants scolarisés depuis plus de deux ans.

(…)Tous les ministres de l’Intérieur, de Brice Hortefeux à Manuel Valls, ont donc respecté ce principe de prudence, quelque soit la «fermeté» affichée en public.

Bilan: dans les couloirs de la place Beauvau, le chiffre qui circule oscille entre 80 à 100 familles d’étrangers en situation irrégulière reconduites en 2012 (sur un total de 22.000 retours contraints)….

Ce qui surprend c’est que les 200.000 à 400.000 sans-papiers soient restés, eux, quasiment absents du débat et des revendications.

2. Enfin la sanctuarisation de l’école. Faux, elle existe déjà
Dans la même logique, on peut également relever que la «sanctuarisation de l’école» donnée en gage aux manifestants dans la circulaire publiée samedi existe quasiment déjà, en pratique, pour les reconduites d’enfants étrangers….

La nouvelle circulaire vient donc confirmer un principe déjà acquis….

3. Il y a en France des milliers de Leonarda. Plutôt oui.
Derrière ces deux sujets hautement symboliques, le bus scolaire et la reconduite d’enfants scolarisées, opère en fait une problématique laissée en jachère depuis des années. Le droit d’asile. Le sujet est technique et épineux et on a pu constater ces derniers jours qu’il atteint difficilement la Une des journaux.

Il y a pourtant en France des milliers de Leonarda. C’est-à-dire des milliers d’enfants de parents sans-papiers scolarisés en France. Et chaque année, leur nombre augmente, principalement via la procédure d’asile. En effet près de 60.000 personnes déposent chaque année une demande d’asile en France. En 2012, un peu plus de 20% ont été reconnues comme réfugiés. Un droit essentiel dont les hommes politiques français de tous bords s’honorent régulièrement.

Mais que deviennent les 45.000 personnes, dont un quart de mineurs, qui sont déboutées? La plupart restent en France, ce qu’un rapport de l’Inspection générale de l’administration a reconnu noir sur blanc en septembre (p.32) et viennent grossir la grossir la cohorte des sans-papiers.

4. La gauche régularise plus que la droite: plutôt pas, les régularisations ne sont ni de droite ni de gauche
La seule soupape, ce sont les régularisations au cas par cas des familles, un outil utilisé aussi bien par la droite de Nicolas Sarkozy que par la gauche de François Hollande.

Pendant les années Sarkozy, leur nombre tournait autour de 20.000 par an. Pour 2013, Manuel Valls a fixé un objectif de 30.000 personnes avec des critères revendiqués comme transparents adoptés en décembre dernier: 5 ans de présence sur le territoire et 3 ans de scolarisation pour les enfants…

Slate

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CITOYENS ET FRANCAIS - dans Immigration