Le ministre de l’économie qui promettait un déficit public à 3% du PIB en 2013, puis en 2015, et que son successeur annonce désormais pour 2017, a entrepris la promotion du révoltant traité de libre-échange entre les Etats-Unis et l’UE. Assez logiquement, son argumentaire manque de force.
Le commissaire européen poursuit : « je suis persuadé que c’est un accord gagnant-gagnant, possiblement (…) Si ça fonctionne bien, c’est une opportunité d’exportation formidable vers un très grand marché, qui, aujourd’hui, est fermé ». D’abord, il est illusoire de s’attendre à ce que les Etats-Unis s’ouvrent sans contre-parties européennes. Et comme l’a bien indiqué Danièle Favari dans son livre, les contre-parties font froid dans le dos. Le TAFTA comprend un large volet sur les tribunaux d’arbitrage, ces instances qui permettent aux multinationales de poursuivre les Etats défavorables à leurs intérêts (Philip Morris demandant réparation à l’Australie pour ses lois anti-tabac). Même The Economist s’est ému du rôle grandissant de ces instances, dont on peut penser qu’elles remettent en cause la démocratie.