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david MIEGE
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8 juin 2020 17:27

Angela Merkel a accepté de se prêter au jeu de communication du Président Macron, en signant une déclaration franco-allemande illusoire, dont elle ne peut apporter aucune garantie, puisque dans son propre pays, la chancelière a les mains liées par le système fédéral et parlementaire. Mais le chef d'Etat français a joué la carte de la menace populiste, s'appuyant sur des sondages créditant Marine Le Pen de 45% des voix au deuxième tour de l'élection présidentielle, si elle avait lieu en ce moment. 

Angela Merkel, encore traumatisée par la montée brutale de l'AFD à partir de 2015, par la victoire de Salvini aux élections générales de 2018 et par le Brexit - Berlin n'attendait aucun de ces événements -, avait toutes les raisons de venir au secours du Président français, qu'elle n'aime pas, mais qui demeure le meilleur garant des intérêts allemands dans l'Hexagone. 

Alors qu'elle s'attendait à être critiquée au sein même de son parti, la chancelière a finalement trouvé le soutien de la branche la plus capitaliste de la CDU, incarnée par l'un des très sérieux candidats à sa succession : Friedrich Merz, par ailleurs Président de l'association Allemagne - États-Unis. C'est que la Droite capitaliste allemande a besoin de l'euro, pour le bon fonctionnement de son économie, basée sur les exportations. 

Mais que va-t-il vraiment se passer, maintenant que les Allemands ont offert son show au Président Macron et mis en colère les vrais alliés de Berlin (les pays frugaux) ?

En France, les eurosceptiques croient que le plan de relance présenté par la Présidente de la Commission Européenne - une allemande, Ministre de l'Armée dans le précédent gouvernement Merkel - ouvre la voie à plus de fédéralisme. C'est une erreur. Les Allemands ne veulent pas d'une Europe fédérale. Il suffit pour s'en rendre compte de lire la tribune-réponse à Emmanuel Macron d'AKK, la dauphine d'Angela Merkel, lors des dernières élections européennes :

Aucun super-État européen ne saurait répondre à l'objectif d'une Europe capable d'agir. Le fonctionnement des institutions européennes ne peut revendiquer aucune supériorité morale par rapport à la coopération entre les gouvernements nationaux. Refonder l'Europe ne se fera pas sans les États-nations: ce sont eux qui fondent la légitimité démocratique et l'identification des peuples. 

 

Les Allemands ne veulent qu'une chose, c'est pérenniser le marché commun et l'union monétaire. Pour cela, ils attendent des réformes brutales de notre Droit du travail et une inflexion à la baisse de la dépense publique : tout le contraire de ce que Macron a promis aux Français pour le monde d'après.

D'ailleurs, lors de leur conférence de presse commune, les deux chefs d'État ont oublié d'expliquer ce passage discret de la déclaration franco-allemande : « Elle s’appuiera sur un engagement clair par les États membres d’appliquer des politiques économiques saines et un programme de réformes ambitieux », et Merkel a laissé le Président français faire son spectacle sur la dette commune. Cela a bien fait rigoler à la CDU. Un allemand de Bruxelles m'a avoué : « Il n'a rien compris. Il a fait de l'interprétation et c'était faux »

Le plan de relance de la Commission Européenne n'a pas encore été validé par le Conseil Européen, et la tâche s'annonce difficile. L'Autriche, le Danemark, les Pays-Bas et la Suède, alliés indéfectibles de l'Allemagne, ont déjà enterré les propositions phares. Il faudra également voir comment, à tête reposée, le Bundestag réagira. Il est encore trop tôt pour le savoir. 

faut-il diviser la zone euro? Une zone Nord, une zone Sud, et relancer le processus de convergence selon la théorie allemande du couronnement ?
A contre-courant de ce que propose le prix Nobel d'Economie Joseph Stiglitz, dans son ouvrage The Euro : How a Common Currency Threatens the Future of Europe, qui recommande, certes, de diviser la zone euro en deux, mais dans l'unique objectif de la désintégrer progressivement.

A contrario, l'on peut penser que la création de deux zones euro : une au Nord et une au Sud, avec un système de coopération flexible entre les deux, offrirait les opportunités de relancer l'intégration monétaire et de pouvoir élargir la zone euro, à moyen terme. 

Mais la question qu'on doit se poser : où serait la France? 

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CITOYENS ET FRANCAIS - dans Europe Economie