Alors que douze orphelins viennent d’être rapatriés de Syrie, le Roubaisien Amine Elbahi continue son combat pour le retour de sa sœur et de ses deux neveux de 2 et 3 ans retenus sur place par des Kurdes. Suite à une lettre du gouvernement qu’il considère « comme une insulte » il vient de porter plainte contre la France.
Le courrier date d’avril mais Amine Elbahi assure ne l’avoir reçu que ce mardi. Il ne décolère pas : « C’est une insulte ! » Sur une page, le chef de cabinet d’Emmanuel Macron détaille : « Leur situation (celle des orphelins mineurs français rapatriés) diffère de celle d’enfants accompagnés de leur mère qui assure l’autorité parentale. Ce sont les parents qui sont responsables au premier chef de la situation dans laquelle ils ont placé leurs propres enfants (…) »
En gros, continue le Roubaisien, le gouvernement « fait la distinction entre les orphelins et les autres pour les rapatriements. » Ce qui diminue les chances de retour de ses deux neveux de 2 et 3 ans et demi qui sont retenus depuis janvier avec leur mère, une Roubaisienne de 25 ans, dans le camp de Al Hol en Syrie.
[…] Amine Elbahi a déposé plainte contre la France devant la Commission européenne pour non-respect des droits de l’enfant. « Notre souhait est que le dossier soit transmis à la Cour européenne de justice qui peut, elle, rendre des arrêts contraignants. »
90 % des enfants ont moins de 6 ans
Depuis le départ de sa sœur pour la Syrie, cet étudiant en droit multiplie les démarches pour son rapatriement et celui de ses enfants : « 90 % des enfants français présents sur place ont moins de six ans et sont traumatisés, il faut qu’ils sortent de là ! »
Il demande aussi à ce que sa sœur, qui a rejoint les rangs de Daesh en 2014, soit jugée en France : « Elle a été condamnée par contumace fin 2018 en France pour association de malfaiteurs à but terroriste, ils n’ont qu’à appliquer le mandat d’arrêt international qui a été émis contre elle. Elle est prête à s’expliquer. »
Actuellement, selon nos informations, une dizaine de femmes nordistes ainsi qu’une bonne vingtaine d’enfants sont toujours retenus dans trois camps gérés par des Kurdes en Syrie : Al Hol, Al Roj et Aïn Issa.