INFO FRANCE INTER - Dans un rapport publié mercredi, la Cour des comptes pointe l'utilisation des dons pour financer les dépenses de fonctionnement de l'établissement public chargé de la restauration de Notre-Dame. Or, ces fonds sont censés être "exclusivement" destinés aux travaux.
La Cour des comptes pointe du doigt la gestion et l'utilisation des dons issus de l'élan de générosité suscité par l'incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris, le 15 avril 2019. L'institution - qui contrôle la collecte et l'emploi des dons versés pour la reconstruction - note que l'argent n'est pas exclusivement réservé aux travaux, à la restauration et à la formation des métiers du patrimoine utiles au chantier.
Les premiers chantiers nécessaires, d'urgence immédiate, ont bien été financés par les dons. Mais, à l'heure actuelle, toutes les dépenses de fonctionnement courantes de l'établissement public (salaires de quarante personnes, loyer du bâtiment utilisé, communication, etc.), de l'ordre de cinq millions d'euros par an, sont aussi financées par les dons.
La loi adoptée définitivement le 16 juillet 2019, prévue pour organiser la souscription nationale, est pourtant très claire : les fonds récoltés "sont exclusivement destinés au financement des travaux de conservation et de restauration de la cathédrale Notre‑Dame de Paris et de son mobilier dont l’État est propriétaire, ainsi qu’à la formation initiale et continue de professionnels disposant des compétences particulières requises pour ces travaux".
"Le problème est qu'il y a une débudgétisation, c'est-à-dire que normalement, un établissement public de ce type doit être financé sur des fonds publics. Or, là, c'est l'argent des donateurs qui est utilisé. Et ces donateurs envisagent ces dons uniquement pour la restauration de la cathédrale. Non pas pour la valorisation des abords, la communication ou le fonctionnement de cet établissement public", a précisé le Premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, invité mercredi sur France Inter.
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