Sa production d’électricité s’effondre, la France perd sa place de premier exportateur net en Europe
Un effondrement de la production française plus qu’une augmentation de celle de la Suède. C’est ce qui explique que l’Hexagone ait perdu sa première place d’exportateur net d’électricité entre janvier et juin 2022, selon un rapport de l’analyste de données énergétiques EnAppSys paru ce mercredi 10 août. La France est passée d’exportateur net à importateur net. De 21,5 TWh d’exportations nettes l’année dernière, la France est désormais déficitaire, de 2,5 TWh.
La France «est passée d’exportateur net, plus tôt dans l’année, à un importateur net, qui résulte d’une chute dramatique de sa position nette globale», écrit la structure britannique. Elle explique ce virage à 180° par des «problèmes structurels avec son parc nucléaire». Plus grave, les difficultés que connaît le pays pourraient durer. La situation «ne montre aucun signe d’amélioration prochaine», a ainsi déclaré Jean-Paul Harreman, directeur de EnAppSys BV.
En plus de la canicule, qui oblige à arrêter certaines centrales, comme celle de Tricastin (Drôme), en raison des températures élevées des fleuves, le parc français fait face à des problèmes de corrosions affectant certains réacteurs et a conduit à stopper 12 d’entre eux (sur 56).
Les pays du nord de l’Europe dominent largement ce classement. Derrière la Suède, qui a exporté 16 térawattheures (TWh) entre janvier et juin, principalement vers la Finlande et le Danemark, on trouve l’Allemagne.
La première puissance économique du continent a envoyé 15,4 TWh d’électricité à ses voisins. Le double du semestre 2021 précédent, afin de répondre notamment à la demande Française. Les centrales nucléaires françaises ne fonctionnent plus qu’à la moitié de leur capacité totale, expliquait Reuters ce mercredi.
La sécheresse et les hausses de température ont également obligé l’énergéticien à baisser sa production. EDF avait prévenu, début août, que la production de plusieurs centrales pourrait être affectée en raison de l’échauffement des cours d’eau, utilisés pour refroidir les réacteurs.
De 21,5 TWh d’exportations nettes l’année dernière, la France est désormais déficitaire, de 2,5 TWh.